mercredi 18 octobre 2023

Courdemanche, une triste affaire. Chapitre 2 – L’irréparable.

 


La journée était radieuse, l’été s’annonçait idéal.

Marcelline avait étendu une lessive. Tout serait sec avant le soir.

Adolphe Émil, après le repas du midi était reparti aux champs. Il ne rentrerait qu’en début de soirée.

Que ne fut pas l’étonnement de la jeune femme de voir son mari revenir au logis vers les trois heures après midi.

Que s’était-il passé ?

S’était-il blessé ?

Inquiétude puis peur s’emparèrent d’elle, aussi se précipita-t-elle au-devant de lui. 

Arrivée à sa hauteur, il lui lança l’air mauvais, la voix pleine de hargne, en désignant leur maison de sa main droite : « Toi, tu rentres ! »

N’osant répliquer pour ne pas augmenter le courroux marital, elle obtempéra les jambes tremblantes, l’estomac contracté.

 

Adolphe Émil claqua violemment la porte, puis, faisant face à son épouse, hurla :

« Maintenant, tu peux plus m’échapper ! Tu pourras pas aller le rejoindre ! Je l’ai bien vu sur le chemin lorsque j’ suis parti. Il venait ici, hein ? Il attendait mon départ ?

     Mais qui, voyons ? Tu perds la raison !

     Facile de m’ dire ça, alors que c’est toi, catin, qui derrière mon dos, reçois ton amant !

     Mais quel amant ?

     Tu l’ sais bien !

 

Et c’était reparti, les hurlements, les coups .....

Marcelline n’osait plus rien dire, les mots de défense prononcés auraient amplifié l’ire d’Adolphe Émil.

D’ailleurs, que dire ?

Le mari jaloux était tellement convaincu de l’infidélité de son épouse que c’était devenu une idée fixe, une obsession.

 

Le calme revint toutefois. Pour combien de temps ?

Marcelline reprit ses tâches ménagères, retenant ses sanglots, mesurant ses gestes afin de ne pas faire de bruit, de ne pas attirer l’attention.

Ne pas déranger.

Devenir invisible.

Adolphe Émil, assis devant la table, s’était servi un verre de vin, puis un autre....

« Pourvu qu’il ne s’enivre pas ! pensa Marceline terrifiée, sachant que les effets de l’ivresse n’apporterait qu’un surcroît de brutalité.

 

Le silence fut rompu par une querelle, juste devant la porte.

Des voix d’enfants.

Celles d’Adolphe Gilbert et d’Emilien Marcellin.

Puis celle d’un homme.

Assurément c’était le voisin, Eugène Lemaire, qui réprimandait les deux garçons.

Qu’avaient fait les deux petits vauriens ?

 

Adolphe Émil alla s’informer du motif de tout ce bruit, suivi de Marcelline dont les yeux étaient encore rouges d’avoir pleuré.

Ce qu’aperçut alors Adolphe Émil, ce fut l’objet de sa colère, de sa jalousie.....  Jules Clairet !

 

  Son sang ne fit qu’un tour et.......  

 

« Messieurs, la Cour ! »

L’annonce prononcée d’une voix magistrale par un huissier, le bruit des personnes présentes se levant à l’entrée des Magistrats, dans la salle d’audience, ramena Adolphe Émil Fez à la réalité.

Une réalité qu’il allait devoir affronter en expliquant les événements l’ayant amené présentement dans le box des accusés.

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