Ouragan dévastateur
3
février 1769
Le 15 octobre 1768, on essuya à la
Havanne (sic) un ouragan terrible qui a duré depuis 2 heures après midi jusqu’à
4 heures du matin. Cet ouragan a déraciné une quantité considérable de grands
arbres, détruit les deux tiers des fruits dans les sucreries & les autres
plantations, & formé beaucoup de ravines. On compte 96 maisons principales
& 4048 ordinaires totalement ruinées ; 19 maisons principales &
773 ordinaires tellement ébranlées, qu’on, a été obligé de les étayer ; 37
personnes ont été écrasées & sont mortes ; 116 ont été blessées :
la perte des habitants, en effets (sic), denrées et meubles, se monte à 5 à 6
millions de piastres.
La Havane est la Capitale de l’Isle
de Cuba, la plus grande des Antilles : elle apartient (sic) à l’Espagne,
& est située au nord-ouest de l’Isle S. Domingue.
La
« Gazette de France » précise, dans un article, les dégâts
occasionnés par l’ouragan :
« …. Plusieurs
édifices publics & particuliers, entr’autres l’Hôtel de Ville, les prisons,
le clocher de la cathédrale, la chapelle de Montsatar, la Courtine de Tenaillon
& toutes les maisons du Roi où l’on fabrique le tabac.
On compte soixante neuf
Navires échoués ou perdus, ce qui cause un dommage de plusieurs millions de
piastres.
La grande hune du
Vaisseau du Roi, le Saint Jacques, de soixante dix canons a été enlevé.
……….
Cet ouragan s’est fait
sentir, avec autant de violence, à Béjucal et dans le Batavano, à peu de
distance de la Havane : il a renversé dans le premier endroit le
Presbytère & l’église de Saint Michel ; dans l’autre, il a fait monter
la mer jusqu’à une lieue de distance de ses bords ordinaires & les eaux ont
emporté le magasin de tabac où il y avait en dépôt plus de deux mille quintaux
de cette marchandise.
…..
Il a commencé par le
sud de l’Ile dont la Havane est la Capitale, & a fini par le Nord.
………
La perte que les
habitants ont faite, tant en effets qu’en denrées, monte à six millions de
piastres. »
Une
grande catastrophe tant sur le plan humain que sur le plan économique !
Chute de cheval royale
10
février 1769
Le Roi chassant, le 4 de ce mois,
dans la forêt de Saint-Germain, son cheval s’abattit, & sa majesté tomba
sur le bras droit. La douleur vive qu’elle ressentit donna n’abord les plus
grandes inquiétudes ; mais toutes les craintes furent bientôt dissipées.
Il y a tout lieu de croire que cet accident n’aura aucune suite. L’extérieur de
l’articulation avec l’épaule a le plus souffert. Il y a encore du gonflement
& de la douleur ; mais le Roi est mieux de jour en jour. Dès le
lendemain de cette chûte (sic) Sa Majesté a tenu son Conseil d’Etat.
Aujourd’hui Elle a reçu les cendres des mains de l’Archevêque de Reims, Grand
Aumônier de France.
17
février 1769
Le Roi n’est pas encore entiérement
(sic) rétabli des suites de sa chûte (sic). Il est survenu subitement au bras
un gonflement considérable, qui est l’effet d’une contusion très-forte (sic)
& très profonde dans les muscles de l’articulation & du bras. Cette
contusion s’est terminée par une échymose (sic) qui s’est étendue dans tout le
tissu cellulaire du bras & de l’avant-bras ; on aperçoit déjà des
signes d’une prompte résolution ; les douleurs sont calmées, & Sa
Majesté commence à mouvoir le bras avec un peu plus de facilité.
Aussi-tôt (sic) que le parlement
fut informé de l’accident arrivé à Sa Majesté, il députa M. Auzanet ;
Greffier en chef, pour aller à Versailles s’informer de sa santé ; de
retour, il a assuré que S. M. alloit de mieux en mieux.
Pas
de souci, le roi, Louis XV, s’est remis de ce petit accident.
Et si il
décéda cinq années plus tard, le 10 mai 1774, ce n’est nullement des suites de
cette chute.
Encore un centenaire !
17
février 1769
François Bons, habitant de la
paroisse de Ferriere-Grand, dans l’Agenois, y mourut le 7 septembre dernier
dans la cent vingt-unième année de son âge, étant né dans la même paroisse le
25 Octobre 1648.
Concernant
François Bons, aucun acte de sépulture à Ferrière-la-Grande et même à
Ferrière-la-Petite !!
Aucun
acte en ligne pour l’année 1648….. Alors, je ne peux pas vous en dire
plus !
Cent-vingt-et-un
ans !!! Mazette !!! Mais était-ce vraiment son âge ? Rien pour le dire !
Mariage dans la noblesse
10
février 1769
Le Roi a donné son agrément au
mariage de M. Toustain-de-Richebourg, Sous-Aide-Major de cavalerie au Régiment
Royal-Lorraine, avec Mademoiselle du Bot, fille de condition de la province de
Bretagne, & S.A.S. Monseigneur le Duc d’Orléans, qui honore de sa
protection la branche de Toustain-de-Richebourg, dont les ancêtres ont été attachés
avec distinction, tant à feu leurs A R. Monsieur, frere (sic) du Roi, qu’à M.
le Régent, a donné des marques insignes de sa générosité en, faveur de ce
mariage célébré le 30 de Janvier dernier dans la chapelle du Château de la Grée
de Kalac, paroisse d’Augan, diocèse de S. Malo.
Charles
gaspard Toustain de Richebourg naquit le 7 juillet 1746, à Pithiviers. Il était le fils de Gaspard
François Toustain de Richebourg et de Elisabeth de Féra de Rouville.
Il épousa Angélique-Émilie-Perrine du Bot de la
Grignonnays, fille de Alexis François Amador du Bot et de la Marquise Emilie
Judith du Moulin du Braffay, de noblesse bretonne.
Ils
eurent plusieurs enfants :
· Louis
Philippe, né en 1770 et décédé fin octobre 1773
· Julie
Constance Eugénie, née en 1772 qui mourut également en bas âge
· Camille
Turstin, né en juillet 1773
· Félix
Henri, né en 1777
· François
Joseph Henri, né début février 1780
· Eugénie
Caroline, née fin août 1782
Charles
Gaspard Toustain de Richebourg décéda en septembre 1836.
Mort prématurée
10
février 1769
Catherine-Angélique-Hélene (sic) Papavoine de Canappeville, épouse du marquis
de Toustain de Viray, Brigadier des armées du Roi, Cavalerie, est morte le 25
du mois dernier dans son Château de Canappeville, dans la vingt-sixième année
de son âge. Aussi distinguée par son mérite que par sa piété, elle est
regrettée généralement. Epouse accomplie, mere tendre (sic), elle a fait
pendant sa vie les délices d’une famille respectable ; que peut-on ajouter
aux larmes que sa mort fait répandre, elles seules font dignement l’éloge de toutes ses vertus.
Catherine-Angélique-Hélène
Papavoine, fille de Charles Gaspard Papavoine et de Marie Claire Angélique Le Seigneur de Reuville, est née en 1743.
Elle
épousa le 6 juillet 1763 Rémy Charles de Toustain de Viray. L’union fut
célébrée dans la chapelle du château de Canappeville.
De
leur union naquit une fille, Angélique Charlotte Sophie. Celle-ci, selon une
information « geneanet », serait née en 1765, mais aucun acte de
baptême l’attestant, du moins à Canappeville.
Rémy
Charles de Toustain de Viray naquit à Nancy le 10 octobre 1722 et décéda à
l’âge de quatre-vingt ans, le 29 pluviose an 11, à Canappeville.
Sur
l’acte de décès, il est noté : « ancien lieutenant général des armées
françaises….. né à Saint Sébastien de Nancy (la Meurthe) ».
Aucune
mention permettant de dire si Rémy Charles s’était remarié après son veuvage.
Clément XIII n’est plus ! Avènement de Clément
XIV !
17
février 1769
On a apris (sic) par plusieurs
lettres que le pape Charles Rezzonico est décédé à Rome le 3 de ce mois ;
Sa Sainteté nâquit (sic) à Venise le 7 Mars 1693, & fut élevée au
Pontificat en 1758, sous le nom de Clément XIII.
Quelques
informations, concernant le Pape Clément XIII, glanées ici et là :
Le conclave qui suivit
la mort de Benoit XIV s’ouvrit le 9 mai 1758 et finit le 6 juillet.
Le 6 juillet, le
cardinal Rezzonico fut élu pape. Ce choix d’un cardinal vénitien supprit (sic) dans
un moment de rupture déclarée entre la cour de Rome et la République de
Venise : la réputation du nouveau pape expliquoit cette préférence.
Charles Rezzonico, né à Venise en 1693, Cardinal en 1737 et Evêque de Padoue en
1743, étoit digne, par ses vertus, du haut rang où il venoit d’être élevé. Le
nouveau pape reçut, dès le commencement, des éloges unanimes.
(Extrait
de « continuation de l’histoire de l’Eglise de Berault-Bervastel –
depuis 1721 jusqu’en 1830 » par M. l’Abbé Comte de Robiano – tome premier)
Le cardinal Charles
Rezzonico qui vient d’être élu pape est le fils de Jean Baptiste Rezzonico,
Noble vénitien, & de Victoire Barbarigo, d’une très ancienne Maison de
Venise.
Il naquit dans cette
ville le 7 mars 1693. A l’age de dix ans, il fut envoyé à Bologne pour y faire
ses études au College des Nobles. En 1715, il se rendit à Rome pour y vaquer à
l’étude du Droit Canon & fut aggregé a (sic) l’Academie
Ecclésiastique……………..
La même année – 1737 –
le Pape Clement XII le nomma Cadinal. L’Evéché de Padoue ayant vaqué en 1743,
le Cardinal Rezzonico en fut pourvu ; & il a gouverne (sic) ce Diocese
avec beaucoup de sagesse, jusqu’à son exaltation au Souverain Pontificat.
Clement XIII est le
cinquième des Papes que Venise a donnés à l’Eglise.
(Journal
historique sur les matières du tems (sic) – juillet 1758 – Tome LXXXIV)
Le pape Clement XIII,
Charles Rezzonico, meurt presque subitement à Rome la nuit du 2 au 3
février ; il étoit né le 7 mai 1693. Il eut pour successeur le cardinal
Conganelli, proclamé Pape le 19 mai, sous le nom de Clement XIV.
(extrait
de l’Abrégé chronologique de l’Histoire de France – Cinquième partie – par le
Président Henault de l’Academie Françoise)
9
juin 1769
On a apris (sic) par un Courrier
extraordinaire dépêché de Rome le 19 du mois dernier que le matin du même jour,
le Cardinal Ganganelli avoit été proclamé Pape, & avoit prit le nom de
Clément XIV. Il est né à S. Archangelo, Diocèse de Rimini, le 31 Octobre
1705 ; il étoit de l’Ordre des Freres (sic) Mineurs Conventuels, &
avoit été créé Cardinal le 24 Septembre 1759.
16
juin 1769
Après trois mois et quatre jours de
Conclave, le Cardinal Laurent Ganganelli, Frere (sic) Mineur Conventuel, né à
Saint-Arcangelo, Diocèse de Rimini, Cardinal du titre des Saints Apôtres &
créature du feu Pape Clement XIII, fut élu
Souverain Pontife, le 19 Mai, au scrutin du matin, par les suffrages
unanimes des Cardinaux qui se trouvoient rassemblés au conclave, au nombre de
quarante-quatre. Le nouveau Pontife prit aussi-tôt (sic) le nom de Clement XIV.
Sa Sainteté ayant ensuite été revêtue des habits Pontificaux, fut portée dans
un fauteuil sur les marches de l’Autel, ou (sic) elle reçut les adorations
& les hommages des Cardinaux. L’Anneau du Pêcheur lui fut présenté par le
Cardinal Camerlingue, & le Saint Pere (sic) le remit à un des Maîtres des
Cérémonies pour y faire graver le nom de Clement XIV ; après quoi le
Cardinal Albani se rendit à la Grande Loge, sous le portique de Saint Pierre,
laquelle avoit été ouverte pour cet effet par les maçons du Conclave, & y
publia à haute voix l’élection du Pontife. Cette nouvelle fut reçue avec des
acclamations & des démonstrations de joie & elle fut ensuite annoncée
au Peuple par le son des cloches de toutes les Eglises de Rome & par des
décharges du canon du Château Saint-Ange. Vers les cinq heures du soir, le
Saint Père (sic) se rendit à la Chapelle Sixtine, & les Cardinaux, revêtus
de la pourpre sacrée, firent la deuxiéme (sic) adoration. Delà (sic) le Pape,
porté dans un fauteuil & entouré de la Garde Suisse ; fut conduit en
Procession à Saint Pierre par les Cardinaux, le Gouverneur de Rome, le
Connétable Colonne, Prince du Trône, les Conservateurs, le Prieur du Peuple
Romain & l’Ambassadeur de Bologne, suivis de toute la Prélature & d’une
grande partie de la Noblesse, au milieu des acclamations d’une foule
prodigieuse de Peuple. Après que le Saint Père (sic) eut fait sa Priere (sic)
devant le Saint Sacrement & à l’Autel de la Confession, on chanta le Te
Deum & on lui fit la troisieme (sic) adoration. Le Pape donna la premiere
(sic) Benediction solemnelle (sic) au
Peuple & fut ensuite porté dans sa chaise à son apartement (sic) du
Vatican. Pendant cette soirée & les deux suivantes, il y eut plusieurs
décharges de l’artillerie du Château Saint-Ange, & les différens (sic)
quartiers de la Ville furent illuminés.
Le Saint Père (sic) entra le 22 en
retraite, pour se préparer à recevoir l’Episcopat ; cette cérémonie s’est
faite le Dimanche 28, & celle du Couronnement de Sa Sainteté le Dimanche
suivant 4 juin.
Au loup !
24
février 1769
Depuis peu de jours un jeune loup
ayant été dans la paroisse de Montigny, a dévoré deux enfans (sic) &
maltraité une femme ; il a été assommé dans le moment qu’il tenoit un jeune
homme qui gardoit des vaches.
Les
actes de sépultures n’ont rien révélé sur les deux enfants
« dévorés », mais ceux-ci ne dépendaient peut-être pas de la paroisse de Montigny.
Des
loups, dans la froidure de l’hiver, rien de bien étrange en ce milieu du XVIIIème
siècle.
Cent dix années d’une vie bien remplie
3
mars 1769
Le nommé François Bias, né à
Vaunoile, près Belesme, est mort le 12 Novembre dernier, au château de Monteclair,
âgé de 110 ans ; ce qu’il y a de plus remarquable, c’est qu’il
n’éprouva jamais les infirmités de la
vieillesse.
La
« Gazette de France » écrivit quelques lignes sur cet homme, à
savoir :
François Bias, né à
Vaunoile près de Belème, est mort le 12 novembre dernier au château de
Montecler, âgé de cent dix ans.
Il n’éprouva jamais les
infirmités de la vieillesse.
Son occupation pendant
les dernieres (sic) années de son âge, étoit d’avoir soin de la basse-cour, au
milieu de laquelle on lui avoit construit une petite cabanne de bois où il
couchoit : il ne voulut jamais permettre qu’on le fit coucher ailleurs.
Le
château de Montecler se situe dans la ville de Saint Christophe de Luat dans le
département de la Mayenne. Quant à Vaunoise et Bellême, on les trouve dans l’Orne.
Je
n’ai pu découvrir l’acte de décès de ce brave François.
Jugement et condamnation
10
mars 1769
Cour de Parlement
Du 8 Mars 1769. Arrêt du Parlement,
qui condamne à être roué vif le nommé Jacques Helain, Maçon, de la paroisse de
Demouville, pour avoir le 22 Janvier dernier tué le Garçon du Curé de Lirose,
presque tué le Vicaire, & essayé d’écharper aussi le Curé, qui par bonheur
se défendit si bien, quoiqu’âgé, qu’il vint à bout d’éviter le même traitement ;
ce déterminé scélérat étoit armé d’une espèce de serpe ou faucillon. L’Arrêt a
été éxécuté Mercredi, & il a encore vécu 6 à 7 heures après.
Une
longue et tragique histoire dont j’ai mis bien longtemps à découvrir le
déroulement.
Je
vous livre ci-dessous le fruit de mes recherches :
Dans
la cour du presbytère de Liroze, Pierre Ancelle, âgée d’environ vingt huit ans,
vaquait à ses occupations.
Habitant
Trouarn, il travaillait là comme domestique, au service du curé de Liroze.
Cinq
heures du soir, en ce 23 janvier 1769, le jour commençait à décroitre, aussi le
domestique ne vit pas fondre sur lui un homme armé d’une serpe. Il ne ressentit
qu’une vive douleur, sans comprendre.
L’homme,
un certain Jacques Héllain, laissant le pauvre domestique sans vie, ne s’arrêta
pas là. Il entra comme une furie
dans la cuisine du presbytère où se
trouvaient le curé Godard et son neveu, Pierre Jacques Maillot, prêtre de
Saint Pierre de Caen, l’un et l’autre assis près du feu, en grande discussion.
Hellain
s’attaqua d’abord à Pierre Jacques Maillot, lui assénant des coups de son arme
tranchante avant de la retourner vers le curé de Liroze. Mais ce dernier,
malgré quelques blessures à la tête, réussit à saisir la serpe et à désarmer
son agresseur au bout d’un quart d’heure de lutte.
Tranporté
à Caen, le prêtre Pierre Jacques Maillot devait succomber à ses blessures le vendredi 10 février 1769.
Le
curé Godard guérit de ses plaies à la
tête et à la main droite.
Jacques
Héllain fut arrêté chez lui, le lundi suivant vers minuit. Il ne nia pas les
faits.
Le
lendemain, dans l’après-midi du mardi,
il fut incarcéré à la prison de Caen.
Il
fut condamné, lors de son jugement, le 8 février, a être rompu vif.
Le
mercredi 8 mars 1769, après exécution de la sentence, le corps du supplicier
fut transporté sur le grand chemin de Caen à Trouarn, entre Demouville et
Liroze par sentence du baillage criminel de Caen. Sentence ayant été confirmée
par arrêt du Parlement de Rouen.
Vous
vous demandez sûrement pourquoi, cet homme avait occasionné tout ce
carnage ?
Tout
simplement parce qu’il voulait de l’argent !!!
J’ai
essayé de découvrir qui était Jacques Hellain, mais je n’ai rien trouvé sur
lui.
Quant
à Pierre Jacques Maillot, il fut inhumé dans la paroisse de Saint Pierre de Caen :
Aujourd’hui dimanche
douze février 1769 le corps de maitre Pierre Jacques Maillot prêtre et
expectant de cette parroisse age d’environ 35 ans decede d’hier sur cette
parroisse muni des sacrements a été inhumé dans le chœur de cette eglise par
moi curé soussigné en présence de Pierre Andre Legoupil dumont prêtre premier
expectant et de pierre hettier diacre et expectant de cette paroisse.
Phénomène curieux
17
mars 1769
Il est né à l’Hôtel-Dieu de Rouen,
le 15 Mars, un Monstre femelle qui a deux corps, deux têtes, quatre bras &
quatre jambes bien séparés les uns des autres ; les troncs sont aussi bien
distincts dans leur plus grande étendue, ils ne s’unissent que par la partie
antérieure de la poitrine dans un espace d’environ cinq à six travers de
doigts ; & au-dessous de l’adherence (sic) se rencontre l’ombilic qui
est commun aux deux enfans (sic), & auquel aboutissoit un seul cordon.
Ce qu’il y a encore de bien
singulier à observer dans cette production monstrueuse, est que la lévre (sic)
supérieure de chacun des deux enfans (sic) est fendue, de même que la mâchoire
supérieure, ce qui constitue un bec de liévre (sic), & que cette partie est
déjà armée de plusieurs dents bien formées. Le sexe dans l’un ou l’autre enfant
est bien marqué, & toutes les autres parties du corps conditionnées comme à
l’ordinaire.
Malgré
de nombreuses recherches, je ne peux rien vous dire sur ces petites sœurs
siamoises.
Je
n’ai pas trouvé d’acte de baptême, mais je suppose qu’elles n’ont pas été
baptisées.
Je
ne peux vous dire non plus, si elles ont vécu et combien de temps.
J’espère
qu’elles n’ont pas vécu longtemps, car à cette époque, elles auraient fini dans
un cirque où elles auraient été exhibées comme « bêtes
curieuses » !
Etrange !
24
mars 1769
Le 23 février dernier, il tomba
dans le canton de Berne en Suisse, beaucoup de neige, mêlée d’une grande
quantité de chenilles ; un vent du midi poussa ces insectes une lieue de
chemin.
Si
vous trouvez quelques informations sur ce phénomène, merci de m’en faire part.
31
mars 1769
Le 14 de ce mois la paroisse de
Boconvilliers, élection de Magny, a essuyé un grand & terrible désastre.
Sur les 11 heures du matin un particulier de cet endroit voulant fendre une
bille de bois avec de la poudre, a mis le feu à une meule de chaume, d’où il
s’est communiqué aux bâtimens (sic) voisins, & de proche en proche à
presque toutes les maisons : on en compte 26 totalement incendiées ;
personne heureusement n’a péri dans les flammes. Dix ou douze ménages se sont
retirés au Château de M. Gilbert de Voisins, Conseiller d’Etat, Seigneur de
cette paroisse, où ils ont trouvé toutes sortes de ressources pour adoucir
leurs peines.
Quelle
imprudence !!
Bouconvillers est une commune française du département de l’Oise.
Comme il n’y a pas eu de victime,
je ne peux rien vous dire de plus !
21
avril 1769
Vendredi 14 de ce mois, Jean-Michel
Ruffié, dit S. Louis, Domestique, qui avoit assassiné & volé M. Plagniol,
son Maitre, pendant qu’il dormoit dans la nuit du 1 au 2 de ce mois, fut rompu vif à la Croix
de Trahoir à Paris. Il avoit été arrêté
la veille, en sortant de S. Eustache.
Le dénommé Ruffié fut
arrêté le 14 avril 1769 à onze heures du matin.
Condamné à mort par le
Châtelet le lendemain à sept heures du matin, son jugement fut confirmé par le
Parlement à 10 heures.
On le fit sortir des
prisons du Châtelet à quatre heures de l’après-midi, il fut rompu vif à cinq
heures, puis placé vivant sur la roue où il vécut encore l’espace de vingt deux
minutes.
(Extrait
de « l’exécution publique à Paris au XVIIIème siècle » par
Pascal Bastien)
Petite
précision : cet homme avait tué son patron d’un coup de fusil et l’avait
volé.
La
place de la Croix de Trahoir se trouve au croisement de la rue de l’Arbre-sec
et de la rue Saint-Honoré. Cette place fut le théâtre de multiples exécutions.
Il y avait, en effet, une croix à cet endroit pour inciter les suppliciers à la
prière et au repentir. Croix qui fut mise à bas au moment de la Révolution.
Les
exécutions étaient publiques car elles devaient servir d’exemple à ceux qui
auraient envie d’enfreindre les lois.
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