mardi 12 janvier 2016

1769 – VOILA UNE NOUVELLE ANNEE




Ouragan dévastateur

3 février 1769

Le 15 octobre 1768, on essuya à la Havanne (sic) un ouragan terrible qui a duré depuis 2 heures après midi jusqu’à 4 heures du matin. Cet ouragan a déraciné une quantité considérable de grands arbres, détruit les deux tiers des fruits dans les sucreries & les autres plantations, & formé beaucoup de ravines. On compte 96 maisons principales & 4048 ordinaires totalement ruinées ; 19 maisons principales & 773 ordinaires tellement ébranlées, qu’on, a été obligé de les étayer ; 37 personnes ont été écrasées & sont mortes ; 116 ont été blessées : la perte des habitants, en effets (sic), denrées et meubles, se monte à 5 à 6 millions de piastres.
La Havane est la Capitale de l’Isle de Cuba, la plus grande des Antilles : elle apartient (sic) à l’Espagne, & est située au nord-ouest de l’Isle S. Domingue.


La « Gazette de France » précise, dans un article, les dégâts occasionnés par l’ouragan :

« …. Plusieurs édifices publics & particuliers, entr’autres l’Hôtel de Ville, les prisons, le clocher de la cathédrale, la chapelle de Montsatar, la Courtine de Tenaillon & toutes les maisons du Roi où l’on fabrique le tabac.
On compte soixante neuf Navires échoués ou perdus, ce qui cause un dommage de plusieurs millions de piastres.
La grande hune du Vaisseau du Roi, le Saint Jacques, de soixante dix canons a été enlevé.
……….
Cet ouragan s’est fait sentir, avec autant de violence, à Béjucal et dans le Batavano, à peu de distance de la Havane : il a renversé dans le premier endroit le Presbytère & l’église de Saint Michel ; dans l’autre, il a fait monter la mer jusqu’à une lieue de distance de ses bords ordinaires & les eaux ont emporté le magasin de tabac où il y avait en dépôt plus de deux mille quintaux de cette marchandise.
…..
Il a commencé par le sud de l’Ile dont la Havane est la Capitale, & a fini par le Nord.
………
La perte que les habitants ont faite, tant en effets qu’en denrées, monte à six millions de piastres. »

Une grande catastrophe tant sur le plan humain que sur le plan économique !


Chute de cheval royale

10 février 1769

Le Roi chassant, le 4 de ce mois, dans la forêt de Saint-Germain, son cheval s’abattit, & sa majesté tomba sur le bras droit. La douleur vive qu’elle ressentit donna n’abord les plus grandes inquiétudes ; mais toutes les craintes furent bientôt dissipées. Il y a tout lieu de croire que cet accident n’aura aucune suite. L’extérieur de l’articulation avec l’épaule a le plus souffert. Il y a encore du gonflement & de la douleur ; mais le Roi est mieux de jour en jour. Dès le lendemain de cette chûte (sic) Sa Majesté a tenu son Conseil d’Etat. Aujourd’hui Elle a reçu les cendres des mains de l’Archevêque de Reims, Grand Aumônier de France.

17 février 1769

Le Roi n’est pas encore entiérement (sic) rétabli des suites de sa chûte (sic). Il est survenu subitement au bras un gonflement considérable, qui est l’effet d’une contusion très-forte (sic) & très profonde dans les muscles de l’articulation & du bras. Cette contusion s’est terminée par une échymose (sic) qui s’est étendue dans tout le tissu cellulaire du bras & de l’avant-bras ; on aperçoit déjà des signes d’une prompte résolution ; les douleurs sont calmées, & Sa Majesté commence à mouvoir le bras avec un peu plus de facilité.
Aussi-tôt (sic) que le parlement fut informé de l’accident arrivé à Sa Majesté, il députa M. Auzanet ; Greffier en chef, pour aller à Versailles s’informer de sa santé ; de retour, il a assuré que S. M. alloit de mieux en mieux.


Pas de souci, le roi, Louis XV, s’est remis de ce petit accident.
Et si il décéda cinq années plus tard, le 10 mai 1774, ce n’est nullement des suites de cette chute.


Encore un centenaire !

17 février 1769

François Bons, habitant de la paroisse de Ferriere-Grand, dans l’Agenois, y mourut le 7 septembre dernier dans la cent vingt-unième année de son âge, étant né dans la même paroisse le 25 Octobre 1648.

Concernant François Bons, aucun acte de sépulture à Ferrière-la-Grande et même à Ferrière-la-Petite !!
Aucun acte en ligne pour l’année 1648….. Alors, je ne peux pas vous en dire plus !
Cent-vingt-et-un ans !!! Mazette !!! Mais était-ce vraiment son âge ?  Rien pour le dire !


Mariage dans la noblesse

10 février 1769

Le Roi a donné son agrément au mariage de M. Toustain-de-Richebourg, Sous-Aide-Major de cavalerie au Régiment Royal-Lorraine, avec Mademoiselle du Bot, fille de condition de la province de Bretagne, & S.A.S. Monseigneur le Duc d’Orléans, qui honore de sa protection la branche de Toustain-de-Richebourg, dont les ancêtres ont été attachés avec distinction, tant à feu leurs A R. Monsieur, frere (sic) du Roi, qu’à M. le Régent, a donné des marques insignes de sa générosité en, faveur de ce mariage célébré le 30 de Janvier dernier dans la chapelle du Château de la Grée de Kalac, paroisse d’Augan, diocèse de S. Malo.


Charles gaspard Toustain de Richebourg naquit le 7 juillet 1746,  à Pithiviers. Il était le fils de Gaspard François Toustain de Richebourg et de Elisabeth de Féra de Rouville.
Il  épousa Angélique-Émilie-Perrine du Bot de la Grignonnays, fille de Alexis François Amador du Bot et de la Marquise Emilie Judith du Moulin du Braffay, de noblesse bretonne.

Ils eurent plusieurs enfants :
·       Louis Philippe, né en 1770 et décédé fin octobre 1773
·       Julie Constance Eugénie, née en 1772 qui mourut également en bas âge
·       Camille Turstin, né en juillet 1773
·       Félix Henri, né en 1777
·       François Joseph Henri, né début février 1780
·       Eugénie Caroline, née fin août 1782

Charles Gaspard Toustain de Richebourg décéda en septembre 1836.


Mort prématurée

10 février 1769

Catherine-Angélique-Hélene (sic)  Papavoine de Canappeville, épouse du marquis de Toustain de Viray, Brigadier des armées du Roi, Cavalerie, est morte le 25 du mois dernier dans son Château de Canappeville, dans la vingt-sixième année de son âge. Aussi distinguée par son mérite que par sa piété, elle est regrettée généralement. Epouse accomplie, mere tendre (sic), elle a fait pendant sa vie les délices d’une famille respectable ; que peut-on ajouter aux larmes que sa mort fait répandre, elles seules font dignement  l’éloge de toutes ses vertus.

Catherine-Angélique-Hélène Papavoine, fille de Charles Gaspard Papavoine et de  Marie Claire  Angélique Le Seigneur de Reuville,  est née en 1743.
Elle épousa le 6 juillet 1763 Rémy Charles de Toustain de Viray. L’union fut célébrée dans la chapelle du château de Canappeville.
De leur union naquit une fille, Angélique Charlotte Sophie. Celle-ci, selon une information « geneanet », serait née en 1765, mais aucun acte de baptême l’attestant, du moins à Canappeville.

Rémy Charles de Toustain de Viray naquit à Nancy le 10 octobre 1722 et décéda à l’âge de quatre-vingt ans, le 29 pluviose an 11, à Canappeville.
Sur l’acte de décès, il est noté : « ancien lieutenant général des armées françaises….. né à Saint Sébastien de Nancy (la Meurthe) ».
Aucune mention permettant de dire si Rémy Charles s’était remarié après son veuvage.



Clément XIII n’est plus ! Avènement de Clément XIV !

17 février 1769

On a apris (sic) par plusieurs lettres que le pape Charles Rezzonico est décédé à Rome le 3 de ce mois ; Sa Sainteté nâquit (sic) à Venise le 7 Mars 1693, & fut élevée au Pontificat en 1758, sous le nom de Clément XIII.

Quelques informations, concernant le Pape Clément XIII, glanées ici et là :

Le conclave qui suivit la mort de Benoit XIV s’ouvrit le 9 mai 1758 et finit le 6 juillet.
Le 6 juillet, le cardinal Rezzonico fut élu pape. Ce choix d’un cardinal vénitien supprit (sic) dans un moment de rupture déclarée entre la cour de Rome et la République de Venise : la réputation du nouveau pape expliquoit cette préférence. Charles Rezzonico, né à Venise en 1693, Cardinal en 1737 et Evêque de Padoue en 1743, étoit digne, par ses vertus, du haut rang où il venoit d’être élevé. Le nouveau pape reçut, dès le commencement, des éloges unanimes.
(Extrait de « continuation de l’histoire de l’Eglise  de Berault-Bervastel – depuis 1721 jusqu’en 1830 » par M. l’Abbé Comte de Robiano – tome premier)

Le cardinal Charles Rezzonico qui vient d’être élu pape est le fils de Jean Baptiste Rezzonico, Noble vénitien, & de Victoire Barbarigo, d’une très ancienne Maison de Venise.
Il naquit dans cette ville le 7 mars 1693. A l’age de dix ans, il fut envoyé à Bologne pour y faire ses études au College des Nobles. En 1715, il se rendit à Rome pour y vaquer à l’étude du Droit Canon & fut aggregé a (sic) l’Academie Ecclésiastique……………..
La même année – 1737 – le Pape Clement XII le nomma Cadinal. L’Evéché de Padoue ayant vaqué en 1743, le Cardinal Rezzonico en fut pourvu ; & il a gouverne (sic) ce Diocese avec beaucoup de sagesse, jusqu’à son exaltation au Souverain Pontificat.
Clement XIII est le cinquième des Papes que Venise a donnés à l’Eglise.
(Journal historique sur les matières du tems (sic) – juillet 1758 – Tome LXXXIV)

Le pape Clement XIII, Charles Rezzonico, meurt presque subitement à Rome la nuit du 2 au 3 février ; il étoit né le 7 mai 1693. Il eut pour successeur le cardinal Conganelli, proclamé Pape le 19 mai, sous le nom de Clement XIV.
(extrait de l’Abrégé chronologique de l’Histoire de France – Cinquième partie – par le Président Henault de l’Academie Françoise)


9 juin 1769


On a apris (sic) par un Courrier extraordinaire dépêché de Rome le 19 du mois dernier que le matin du même jour, le Cardinal Ganganelli avoit été proclamé Pape, & avoit prit le nom de Clément XIV. Il est né à S. Archangelo, Diocèse de Rimini, le 31 Octobre 1705 ; il étoit de l’Ordre des Freres (sic) Mineurs Conventuels, & avoit été créé Cardinal le 24 Septembre 1759.


16 juin 1769

Après trois mois et quatre jours de Conclave, le Cardinal Laurent Ganganelli, Frere (sic) Mineur Conventuel, né à Saint-Arcangelo, Diocèse de Rimini, Cardinal du titre des Saints Apôtres & créature du feu Pape Clement XIII, fut élu  Souverain Pontife, le 19 Mai, au scrutin du matin, par les suffrages unanimes des Cardinaux qui se trouvoient rassemblés au conclave, au nombre de quarante-quatre. Le nouveau Pontife prit aussi-tôt (sic) le nom de Clement XIV. Sa Sainteté ayant ensuite été revêtue des habits Pontificaux, fut portée dans un fauteuil sur les marches de l’Autel, ou (sic) elle reçut les adorations & les hommages des Cardinaux. L’Anneau du Pêcheur lui fut présenté par le Cardinal Camerlingue, & le Saint Pere (sic) le remit à un des Maîtres des Cérémonies pour y faire graver le nom de Clement XIV ; après quoi le Cardinal Albani se rendit à la Grande Loge, sous le portique de Saint Pierre, laquelle avoit été ouverte pour cet effet par les maçons du Conclave, & y publia à haute voix l’élection du Pontife. Cette nouvelle fut reçue avec des acclamations & des démonstrations de joie & elle fut ensuite annoncée au Peuple par le son des cloches de toutes les Eglises de Rome & par des décharges du canon du Château Saint-Ange. Vers les cinq heures du soir, le Saint Père (sic) se rendit à la Chapelle Sixtine, & les Cardinaux, revêtus de la pourpre sacrée, firent la deuxiéme (sic) adoration. Delà (sic) le Pape, porté dans un fauteuil & entouré de la Garde Suisse ; fut conduit en Procession à Saint Pierre par les Cardinaux, le Gouverneur de Rome, le Connétable Colonne, Prince du Trône, les Conservateurs, le Prieur du Peuple Romain & l’Ambassadeur de Bologne, suivis de toute la Prélature & d’une grande partie de la Noblesse, au milieu des acclamations d’une foule prodigieuse de Peuple. Après que le Saint Père (sic) eut fait sa Priere (sic) devant le Saint Sacrement & à l’Autel de la Confession, on chanta le Te Deum & on lui fit la troisieme (sic) adoration. Le Pape donna la premiere (sic) Benediction solemnelle  (sic) au Peuple & fut ensuite porté dans sa chaise à son apartement (sic) du Vatican. Pendant cette soirée & les deux suivantes, il y eut plusieurs décharges de l’artillerie du Château Saint-Ange, & les différens (sic) quartiers de la Ville furent illuminés.
Le Saint Père (sic) entra le 22 en retraite, pour se préparer à recevoir l’Episcopat ; cette cérémonie s’est faite le Dimanche 28, & celle du Couronnement de Sa Sainteté le Dimanche suivant 4 juin.


Au loup !

24 février 1769

Depuis peu de jours un jeune loup ayant été dans la paroisse de Montigny, a dévoré deux enfans (sic) & maltraité une femme ; il a été assommé dans le moment qu’il tenoit un jeune homme qui gardoit des vaches.

Les actes de sépultures n’ont rien révélé sur les deux enfants « dévorés », mais ceux-ci ne dépendaient  peut-être pas de la paroisse de Montigny.
Des loups, dans la froidure de l’hiver, rien de bien étrange en ce milieu du XVIIIème siècle.


Cent dix années d’une vie bien remplie

3 mars 1769

Le nommé François Bias, né à Vaunoile, près Belesme, est mort le 12 Novembre dernier, au château de Monteclair, âgé de 110 ans ; ce qu’il y a de plus remarquable, c’est qu’il n’éprouva  jamais les infirmités de la vieillesse.


La « Gazette de France » écrivit quelques lignes sur cet homme, à savoir :
François Bias, né à Vaunoile près de Belème, est mort le 12 novembre dernier au château de Montecler, âgé de cent dix ans.
Il n’éprouva jamais les infirmités de la vieillesse.
Son occupation pendant les dernieres (sic) années de son âge, étoit d’avoir soin de la basse-cour, au milieu de laquelle on lui avoit construit une petite cabanne de bois où il couchoit : il ne voulut jamais permettre qu’on le fit coucher ailleurs.

Le château de Montecler se situe dans la ville de Saint Christophe de Luat dans le département de la Mayenne. Quant à Vaunoise et Bellême, on les trouve dans l’Orne.
Je n’ai pu découvrir l’acte de décès de ce brave François.


Jugement et condamnation

10 mars 1769

Cour de Parlement
Du 8 Mars 1769. Arrêt du Parlement, qui condamne à être roué vif le nommé Jacques Helain, Maçon, de la paroisse de Demouville, pour avoir le 22 Janvier dernier tué le Garçon du Curé de Lirose, presque tué le Vicaire, & essayé d’écharper aussi le Curé, qui par bonheur se défendit si bien, quoiqu’âgé, qu’il vint à bout d’éviter le même traitement ; ce déterminé scélérat étoit armé d’une espèce de serpe ou faucillon. L’Arrêt a été éxécuté Mercredi, & il a encore vécu 6 à 7 heures après.


Une longue et tragique histoire dont j’ai mis bien longtemps à découvrir le déroulement.
Je vous livre ci-dessous le fruit de mes recherches :

Dans la cour du presbytère de Liroze, Pierre Ancelle, âgée d’environ vingt huit ans, vaquait à ses occupations.
Habitant Trouarn, il travaillait là comme domestique, au service du curé de Liroze.
Cinq heures du soir, en ce 23 janvier 1769, le jour commençait à décroitre, aussi le domestique ne vit pas fondre sur lui un homme armé d’une serpe. Il ne ressentit qu’une vive douleur, sans comprendre.
L’homme, un certain Jacques Héllain, laissant le pauvre domestique sans vie, ne s’arrêta pas là. Il entra  comme une furie dans  la cuisine du presbytère où se trouvaient le curé Godard  et son  neveu, Pierre Jacques Maillot, prêtre de Saint Pierre de Caen, l’un et l’autre assis près du feu, en grande discussion.
Hellain s’attaqua d’abord à Pierre Jacques Maillot, lui assénant des coups de son arme tranchante avant de la retourner vers le curé de Liroze. Mais ce dernier, malgré quelques blessures à la tête, réussit à saisir la serpe et à désarmer son agresseur au bout d’un quart d’heure de lutte.
Tranporté à Caen, le prêtre Pierre Jacques Maillot devait succomber à ses blessures  le vendredi 10 février  1769.
Le curé  Godard guérit de ses plaies à la tête et à la main droite.

Jacques Héllain fut arrêté chez lui, le lundi suivant vers minuit. Il ne nia pas les faits.
Le lendemain,  dans l’après-midi du mardi, il fut incarcéré à la prison de Caen.

Il fut condamné, lors de son jugement, le 8 février,  a être rompu vif.

Le mercredi 8 mars 1769, après exécution de la sentence, le corps du supplicier fut transporté sur le grand chemin de Caen à Trouarn, entre Demouville et Liroze par sentence du baillage criminel de Caen. Sentence ayant été confirmée par arrêt du Parlement de Rouen.

Vous vous demandez sûrement pourquoi, cet homme avait occasionné tout ce carnage ?
Tout simplement parce qu’il voulait de l’argent !!!
J’ai essayé de découvrir qui était Jacques Hellain, mais je n’ai rien trouvé sur lui.

Quant à Pierre Jacques Maillot, il fut inhumé dans la paroisse de Saint Pierre de Caen :

Aujourd’hui dimanche douze février 1769 le corps de maitre Pierre Jacques Maillot prêtre et expectant de cette parroisse age d’environ 35 ans decede d’hier sur cette parroisse muni des sacrements a été inhumé dans le chœur de cette eglise par moi curé soussigné en présence de Pierre Andre Legoupil dumont prêtre premier expectant et de pierre hettier diacre et expectant de cette paroisse.


Phénomène curieux

17 mars 1769

Il est né à l’Hôtel-Dieu de Rouen, le 15 Mars, un Monstre femelle qui a deux corps, deux têtes, quatre bras & quatre jambes bien séparés les uns des autres ; les troncs sont aussi bien distincts dans leur plus grande étendue, ils ne s’unissent que par la partie antérieure de la poitrine dans un espace d’environ cinq à six travers de doigts ; & au-dessous de l’adherence (sic) se rencontre l’ombilic qui est commun aux deux enfans (sic), & auquel aboutissoit un seul cordon.
Ce qu’il y a encore de bien singulier à observer dans cette production monstrueuse, est que la lévre (sic) supérieure de chacun des deux enfans (sic) est fendue, de même que la mâchoire supérieure, ce qui constitue un bec de liévre (sic), & que cette partie est déjà armée de plusieurs dents bien formées. Le sexe dans l’un ou l’autre enfant est bien marqué, & toutes les autres parties du corps conditionnées comme à l’ordinaire.


Malgré de nombreuses recherches, je ne peux rien vous dire sur ces petites sœurs siamoises.
Je n’ai pas trouvé d’acte de baptême, mais je suppose qu’elles n’ont pas été baptisées.
Je ne peux vous dire non plus, si elles ont vécu et combien de temps.
J’espère qu’elles n’ont pas vécu longtemps, car à cette époque, elles auraient fini dans un cirque où elles auraient été exhibées comme « bêtes curieuses » !


Etrange !

24 mars 1769

Le 23 février dernier, il tomba dans le canton de Berne en Suisse, beaucoup de neige, mêlée d’une grande quantité de chenilles ; un vent du midi poussa ces insectes une lieue de chemin.


Si vous trouvez quelques informations sur ce phénomène, merci de m’en faire part.


31 mars 1769

Le 14 de ce mois la paroisse de Boconvilliers, élection de Magny, a essuyé un grand & terrible désastre. Sur les 11 heures du matin un particulier de cet endroit voulant fendre une bille de bois avec de la poudre, a mis le feu à une meule de chaume, d’où il s’est communiqué aux bâtimens (sic) voisins, & de proche en proche à presque toutes les maisons : on en compte 26 totalement incendiées ; personne heureusement n’a péri dans les flammes. Dix ou douze ménages se sont retirés au Château de M. Gilbert de Voisins, Conseiller d’Etat, Seigneur de cette paroisse, où ils ont trouvé toutes sortes de ressources pour adoucir leurs peines.

Quelle imprudence !!

Bouconvillers est une commune française du département de l’Oise.

Comme il n’y a pas eu de victime, je ne peux rien vous dire de plus !


21 avril 1769

Vendredi 14 de ce mois, Jean-Michel Ruffié, dit S. Louis, Domestique, qui avoit assassiné & volé M. Plagniol, son Maitre, pendant qu’il dormoit dans la nuit du   1 au 2 de ce mois, fut rompu vif à la Croix de Trahoir à Paris. Il avoit  été arrêté la veille, en sortant de S. Eustache.


Le dénommé Ruffié fut arrêté le 14 avril 1769 à onze heures du matin.
Condamné à mort par le Châtelet le lendemain à sept heures du matin, son jugement fut confirmé par le Parlement à 10 heures.
On le fit sortir des prisons du Châtelet à quatre heures de l’après-midi, il fut rompu vif à cinq heures, puis placé vivant sur la roue où il vécut encore l’espace de vingt deux minutes.
(Extrait de « l’exécution publique à Paris au XVIIIème siècle » par Pascal Bastien)

Petite précision : cet homme avait tué son patron d’un coup de fusil et l’avait volé.

La place de la Croix de Trahoir se trouve au croisement de la rue de l’Arbre-sec et de la rue Saint-Honoré. Cette place fut le théâtre de multiples exécutions. Il y avait, en effet, une croix à cet endroit pour inciter les suppliciers à la prière et au repentir. Croix qui fut mise à bas au moment de la Révolution.

Les exécutions étaient publiques car elles devaient servir d’exemple à ceux qui auraient envie d’enfreindre les lois.

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