mercredi 15 avril 2020

SOYONS FOU, UNE FOIS ENCORE !!!


   


Soyons fous pour une fois .....
Un peu de vocabulaire sortant de l’ordinaire ! Suite 3......

La fin.....  car il faut bien une fin à tout !! 



Un cuistre
Nom et adjectif à la fois, ce mot apparut vers 1622.
Un mot qui vient de « coistre » - « Quistre » (1174) correspondant à « coistron » - « quistron » désignant un marmiton, un valet de cuisine.  
Vers 1640,   « cuistre » a été attribué à un valet, un subalterne qui en 1670, devin un homme pédant, ridicule, vaniteux, manquant de savoir vivre, compensant sa pauvreté par sa prétention.
La totale !!!



Une chattemite
Personne affectant des manières douces et modestes, pour tromper son entourage.
Vous l’aviez deviné, ce mot, apparu à la fin du XIIIème siècle, vient de « cattus », le chat.

Le proverbe ne dit-il pas : « Caresses de chat donne des puces !!! »


Un jaseur
De jaser qui :
·         Vers 1500, avait pour définition, en désignant un oiseau : émettre une succession de petits cris. 
·         En 1538, ce verbe « jaser » qualifia les humains avec cette notion de : dire inlassablement des futilités.
A la forme pronominale, « se jaser » prit la signification de : se moquer
Vers 1678, un jaseur devint un être frivole, mais aussi indiscret, médisant.

1718, l’argot s’empara du mot, « jaser » devint « jaspiner » : parler fort...... japper.
De là :
·         Un « jaspin » - vers 1865 – un bavardage.
·         Un « jaspineur » et/ou une « jaspineuse » - vers 1846 - celui ou celle qui profère un « jaspinage » - vers 1883.


Un caïman
De caïmand (1393) lui-même de « caymant » ou « quemand » : quemander – mendier.
Un caïman est un mendiant.

Mais..... Par allusion à un autre caïman, plus féroce, ce mot désigna, dans l’argot de l’Ecole Normale (1880), un surveillant, un répétiteur.
Ce mot a-t-il encore sa place dans le jargon des étudiants d’aujourd’hui ?


Une basse-fosse
Tout le monde ou presque connaît ce mot.
Dans le milieu carcéral, d’avant le avant d’avant, il y avait la fosse – le premier sous-sol, et puis la basse-fosse, en dessous, endroit plus humide et plus terrible aux prisonniers devant y résider.

Mais qui sait ce que sont les basses-fesses ?
Dans les villes anciennes, jusqu’au début du XIXème siècle, certaines rues avaient le rôle de « toilettes publiques ». Hommes, femmes et enfants venaient poser culotte, en ces lieux.
Ces rues non loin d’un cours d’eau étaient généralement en pente, ce qui facilitait, par temps de grandes pluies, l’évacuation des dépôts accumulés.


Je viens d’achever un livre merveilleux dont je vous ferai partager mes impressions dans un autre petit écrit, et dans lequel l’auteur, Jean Anglade, note le mot « céhoenne », à plusieurs reprises d’ailleurs.
J’ai eu, la première fois bien du mal à le comprendre. Il m’a fallu le prononcer à haute voix pour qu’il se clarifie.
Céhoenne !! Très joli, non ?
Moins dur, moins cruel, que ce mot bien connu qui ne compte que trois lettres........


Ainsi s’achève le « chapitre insultes d’antan ».
J’espère que tous ces mots vous ont ébaudis.

Ebaudir ?
Ce verbe se disait « abaudir » au XIIème siècle et possédait le sens de : étonner – rendre bègue.
Issu du latin « balbus » : bègue.

Ebaudir : Etonner quelqu’un – frapper quelqu’un de surprise,  tout en le mettant en joie.

A bientôt pour d’autres mots oubliés......



Pour cette petite histoire autour d’un mot,
Je me suis aidée du
« Dictionnaire historique de la langue française » Le Robert


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