mercredi 23 novembre 2022

Les derniers condamnés à mort dans l'Eure et en Seine-Maritime - Marie-Ernest Gilles - troisième partie

 


Quatrième condamné, un nommé Marie-Ernest Gilles

Troisième partie

 

 


Qui était Marie-Ernest Onésine Gilles ?

 

Certainement un personnage peu fréquentable.

 

Il avait vu le jour à Orival près d’Elbeuf-sur-Seine et exerçait le métier d’ouvrier maréchal-ferrant, mais supportant mal d’être commandé, il souhaitait acheter sa propre forge pour être son seul maître. Mais, pour cela, il lui fallait de l’argent. Pour avoir de l’argent, il fallait travailler et cette démarche semblait difficile, voire impossible, à ce jeune homme.

Si par hasard, il avait quelque pécule en poche, celui-ci lui filait bien vite entre les doigts.

Marie-Ernest faisait aussi le joli cœur auprès des femmes. Il vivait d’ailleurs plus ou moins au crochet d’une veuve que chacun connaissait sous le nom de veuve Huchon[1].

Gilles et cette femme s’étaient rencontrés à Courtonne-la-ville. Ce jour-là, beau-parleur, Gilles avait baratiné la veuve, lui expliquant qu’il possédait l’argent pour s’établir et attendait que se présente une excellente affaire.

 

Après la découverte des deux corps à Saint-Pierre-de-Cormeilles, les soupçons se portèrent aussitôt sur Gilles. N’avait-il pas passé la soirée du meurtre, voire la nuit, dans la maison du crime ?

 

Interpelé, il fut interrogé. Marie-Ernest Gilles nia tout en bloc.

« Je connaissais la femme Lelièvre, et bien qu’elle avait la réputation d’être très volage, elle s’est toujours refusée à moi. »

 

À ses dires, Gilles n’avait jamais été l’amant de Rosine Célina.

 

Une enquête bien menée ne laisse rien au hasard. Elle commença par une perquisition au domicile de Gilles, et en ce lieu, la maréchaussée découvrit des vêtements tachés de sang.

 

Découverte troublante !

 

La perquisition menée au domicile de la veuve Huchon, il fut trouvé, au fond d’une armoire du linge marqués des initiales J G.

Tiens, tiens !!

 

Ce linge, n’aurait-il pas appartenu à Jacques Gagneur ?

 

Les deux affaires, auraient-elles un lien et ce lien ne serait-il pas l’homme présentement suspecté, Marie-Ernest Gilles ?

 

En attendant plus de précisions, ces indices accablants augmentaient la suspicion quant à l’implication de Gilles dans les deux affaires de meurtres. Marie-Ernest fut donc arrêté et écroué.

 

A partir de ce moment, les interrogatoires se succédèrent et peu à peu, la résistance du suspect  fléchissait.

 

Le 2 avril 1893, Gilles avoua avoir tué le sieur Gagneur à coups de caillou, mais nia avoir mis le feu au cadavre.

« Pourquoi cet acte criminel ? lui fut-il demandé.

-          J’ai rencontré un homme, nommé Vrel, il m’a demandé de tuer Gagneur pour lui, contre une somme de mille francs ou cinq cents francs. Je ne me souviens plus. Et comme j’avais besoin d’argent, j’ai accepté.

-          Et pourquoi ce Vrel voulait-il tuer le sieur Gagneur ?

-          Je ne lui ai pas demandé.

-          Avez-vous été payé ?

-          Non, je n’ai jamais revu ce Vrel.

 

Qui était ce Vrel ?

Personnage réel ou imaginaire ?

 

Concernant le double meurtre de Saint-Pierre-de-Cormeilles, le suspect Gilles  persista dans ses déclarations :

« Ce n’est pas moi qui ai tué les deux femmes. »

 

Gilles, finira-t-il par revenir sur sa déposition ?

 



[1] La veuve Huchon – je n’ai rien trouvé sur cette personne. Difficile, sans connaître son prénom, ni celui de feu son époux, monsieur Huchon.

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