Quatrième condamné, un nommé
Marie-Ernest Gilles
Troisième partie
Qui était Marie-Ernest Onésine
Gilles ?
Certainement un personnage peu
fréquentable.
Il avait vu le jour à Orival près
d’Elbeuf-sur-Seine et exerçait le métier d’ouvrier maréchal-ferrant, mais
supportant mal d’être commandé, il souhaitait acheter sa propre forge pour être
son seul maître. Mais, pour cela, il lui fallait de l’argent. Pour avoir de
l’argent, il fallait travailler et cette démarche semblait difficile, voire
impossible, à ce jeune homme.
Si par hasard, il avait quelque
pécule en poche, celui-ci lui filait bien vite entre les doigts.
Marie-Ernest faisait aussi le
joli cœur auprès des femmes. Il vivait d’ailleurs plus ou moins au crochet
d’une veuve que chacun connaissait sous le nom de veuve Huchon[1].
Gilles et cette femme s’étaient
rencontrés à Courtonne-la-ville. Ce jour-là, beau-parleur, Gilles avait
baratiné la veuve, lui expliquant qu’il possédait l’argent pour s’établir et
attendait que se présente une excellente affaire.
Après la découverte des deux
corps à Saint-Pierre-de-Cormeilles, les soupçons se portèrent aussitôt sur
Gilles. N’avait-il pas passé la soirée du meurtre, voire la nuit, dans la maison
du crime ?
Interpelé, il fut interrogé.
Marie-Ernest Gilles nia tout en bloc.
« Je connaissais la femme
Lelièvre, et bien qu’elle avait la réputation d’être très volage, elle s’est
toujours refusée à moi. »
À ses dires, Gilles n’avait
jamais été l’amant de Rosine Célina.
Une enquête bien menée ne laisse
rien au hasard. Elle commença par une perquisition au domicile de Gilles, et en
ce lieu, la maréchaussée découvrit des vêtements tachés de sang.
Découverte troublante !
La perquisition menée au domicile
de la veuve Huchon, il fut trouvé, au fond d’une armoire du linge marqués des
initiales J G.
Tiens, tiens !!
Ce linge, n’aurait-il pas
appartenu à Jacques Gagneur ?
Les deux affaires, auraient-elles
un lien et ce lien ne serait-il pas l’homme présentement suspecté, Marie-Ernest
Gilles ?
En attendant plus de précisions,
ces indices accablants augmentaient la suspicion quant à l’implication de
Gilles dans les deux affaires de meurtres. Marie-Ernest fut donc arrêté et
écroué.
A partir de ce moment, les
interrogatoires se succédèrent et peu à peu, la résistance du suspect fléchissait.
Le 2 avril 1893, Gilles avoua
avoir tué le sieur Gagneur à coups de caillou, mais nia avoir mis le feu au
cadavre.
« Pourquoi cet acte
criminel ? lui fut-il demandé.
-
J’ai rencontré un
homme, nommé Vrel, il m’a demandé de tuer Gagneur pour lui, contre une somme de
mille francs ou cinq cents francs. Je ne me souviens plus. Et comme j’avais
besoin d’argent, j’ai accepté.
-
Et pourquoi ce Vrel
voulait-il tuer le sieur Gagneur ?
-
Je ne lui ai pas
demandé.
-
Avez-vous été
payé ?
-
Non, je n’ai jamais
revu ce Vrel.
Qui était ce Vrel ?
Personnage réel ou imaginaire ?
Concernant le double meurtre de
Saint-Pierre-de-Cormeilles, le suspect Gilles
persista dans ses déclarations :
« Ce n’est pas moi qui ai
tué les deux femmes. »
Gilles, finira-t-il par revenir
sur sa déposition ?
[1] La veuve Huchon – je n’ai rien trouvé sur cette
personne. Difficile, sans connaître son prénom, ni celui de feu son époux,
monsieur Huchon.
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