vendredi 30 août 2019

HISTOIRE VRAIE – DANS LE PARIS DE 1901 - RETOUR EN ARRIERE...








Petit retour en arrière....
Avril 1902 – une histoire parallèle .... Leca et ses lieutenants dans une autre affaire.

Pendant le procès de Manda, nous avons appris que Leca s’était réfugié en Belgique.
Mais pourquoi cette fuite hors des frontières de France ?
Pour échapper à la police ?
Assurément, mais pour le savoir, il nous faut remonter au mois d’avril 1902.

En cette fin de soirée du 15 avril 1902, Leca et deux de ses lieutenants, Magnin et Erbs, passaient paisiblement, mais toujours sur leur garde ou en quête d’un mauvais coup, dans la rue des Ormeaux. Il devait être sur les dix heures du soir.
Soudain, le hasard étant curieux parfois, à l’angle de la rue d’Avron et des Ormeaux, ils aperçurent, Rose Jager, une ancienne maîtresse de Erbs, en grande conversation avec un homme qu’ils ne connaissaient pas.

Erbs pensa de suite qu’il ne pouvait s’agir que d’un homme appartenant à la bande adverse, celle de Manda. Il s’approcha alors du couple et, sans demander d’explication, sermonna la Rose Jager assez violemment, avant de s’en prendre à l’homme, sortant son revolver et faisant feu sur celui-ci qui détala comme un lièvre. Erbs s’élança à sa poursuite, mais ne parvenant à le rejoindre, il fit demi-tour et vint, de fort méchante humeur, rejoindre ses deux compères qui se tenaient devant la porte du débit de vin du sieur Guedeney, au 24 rue d’Avron, dans lequel Koch, de la bande à Manda, se trouvait, attablé au fond de la salle.


Les trois amis, Leca et ses deux acolytes, négociaient avec le propriétaire des lieux, l’entrée dans le commerce, mais le limonadier qui connaissait bien les lascars, craignant une bagarre qui lui aurait coûté bien cher en casse, s’y refusait avec obstination.
Le ton monta, s’envenima, pour s’achever en insultes et bousculades. Une belle pagaille !

Erbs, notamment, énervé de n’avoir pu assouvir sa colère sur l’inconnu entrevu quelques instants auparavant avec la Rose, menaça de mort le sieur Guedeney et mettant immédiatement sa menace à exécution, sortit son arme, la pointa sur le  mastroquet et fit feu.


Par chance, la balle s’égara quelque part dans un mur. Mais lequel ?   
Koch, sentant le vent tourner en sa défaveur, préféra jouer les filles de l’air en s’éclipsant par une porte dérobée donnant dans la cour, derrière le débit de vin. Mieux valait être prudent !
Refoulés définitivement  du commerce et voyant que Koch avait profité de l’altercation pour s’enfuir, les trois hommes, de plus en plus belliqueux, se mirent, en vain, à la recherche de celui-ci, une bonne partie de la nuit, ce qui renforça leur rogne.

La nuit porte conseil, dit-on, mais le dicton ne précise pas s’il s’agit de bons ou mauvais conseils. En l’occurrence, concernant nos trois voyous, ils se révélèrent plutôt néfastes, car dès leur réveil, ils reprirent leur chasse à l’homme.
Mais Koch, la veille au soir, avait porté plainte au commissariat du quartier et s’était, dès le lever du jour,  mis en quête de la planque de ses adversaires, accompagné de Voiry et Guedenay.
Ce furent donc deux groupes de trois hommes, deux trios infernaux, qui ratissèrent le pavé.
Ce qui devait arriver arriva, une rencontre inévitable en début d’après-midi, au détour de la rue de Montreuil et du boulevard Voltaire.
Que se passa-t-il alors ?
Chacun, arme au poing, tira.....
Quelle fusillade et les balles ne furent pas perdues pour tout de monde !
Si les passants, fuyant en hurlant de terreur, furent miraculeusement indemnes,  il n’en fut pas de même pour les vitrines des magasins, les vitres des tramways et celles des réverbères.

Peruignot, le marchand de vin, au 74 de la rue de Montreuil, eut juste le temps de s’aplatir sous le comptoir, au moment où la vitrine de son commerce volait en éclats.
La boulangerie Gournet, ayant pignon sur rue au 249 boulevard Voltaire, échappa au pire. Une balle passa entre la bonne  du boulanger et la porteuse de pain. Il s’en était fallu d’un centimètre.
La vitrine du débit de vin du sieur Crognet, fut brisée également.



Du côté des malfrats, il y eut beaucoup plus de dégâts.
Koch reçut deux balles. La première l’atteignit à l’oreille gauche et la seconde au bas-ventre. Leca fut touché à la poitrine d’une balle provenant de l’arme de Voiry.
Devant ce déferlement de violence, la police arriva en grand renfort pour mettre fin à ce carnage. Tout ce beau monde fut arrêté et conduit au poste le plus proche.
Tous ! Pas vraiment. Erbs et Leca avaient réussi, grâce à la pagaille générée par l’échauffourée, à prendre la fuite. Direction la Belgique.

Sur le chemin du commissariat, Koch qui avait gardé son couteau, trompant la vigilance des agents de la sûreté,  en profita pour planter son arme entre les deux omoplates de Magnin, lui perforant un poumon. Le blessé fut, immédiatement, dirigé vers l’hôpital Saint-Antoine, tout proche.

Les premiers interrogatoires commencèrent......

...................A suivre.......................



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