mercredi 23 octobre 2019

HISTOIRES VRAIES - LES EMPOISONNEUSES


L'AFFAIRE LAFARGE

Chapitre 2


Un voyage qui ne fut pas de tout repos, en raison des routes défoncées et des étapes dans des auberges plus ou moins confortables.
Un voyage très fatigant et déjà ponctué de réflexions et de disputes conjugales.
Les deux jeunes gens ne se connaissaient que depuis peu de jours et, en si peu de temps, n’avaient pas pu évaluer le réel caractère de l’autre.
Marie Fortunée était un tantinet précieuse et délicate.
Charles était d’un caractère rustre au langage peu raffiné.

La première étape, à Orléans, fut le théâtre d’une première scène. La jeune madame Lafarge, courbatue, fiévreuse, migraineuse, demanda aussitôt arrivée à l’auberge la possibilité de prendre un bain.
Mais, prête à se dévêtir et à entrer dans l’eau chaude réconfortante, la jeune mariée demanda à son époux de sortir de la pièce.
Pudeur de jeune femme que le mari ne comprit pas.
Ce dernier, se voyant exclu, s’emporta violemment dans un vocabulaire des plus fleuris, allant jusqu’à traiter sa jeune épousée de « bégueule » !
Quelle inconvenance !

Il alla même à ajouter : « Qu’est-ce que c’est que ces singeries ! Je vais vous  mettre au pas ! »

Déjà, Marie Fortunée regrettait cette union avec cet homme mal dégrossi, au physique qu’elle jugeait repoussant et qui lui faisait honte en public avec ses débordements démonstratifs de tendresse, aux baisers trop sonores et aux rires extrêmement bruyants. Elle aurait souhaité beaucoup plus de délicatesses et d’attentions amoureuses.

Il y a des rêveries qui sombrent dans le cauchemar le plus horrible.
Le château du Glandier en vue, la déception fut à son comble.

Marie Fortunée s’attendait à découvrir un domaine pittoresque avec parc et jardins fleuris, chevaux de selle et de trait.
Comme lui avait expliqué son époux, en ajoutant qu’il y avait un voisinage proche, composé de personnes de qualité et que sa famille était enchantée de sa venue.
Dans ce paradis, avait-il ajouté, ne manquait qu’une salle de bain, la sienne, pour son propre usage, dont l’installation ne serait tarder.

C’était bien ce que Charles lui avait raconté.
Il avait été jusqu’à lui affirmer qu’il était l’heureux propriétaire du « château de Pompadour » en Corrèze !

La vérité, là devant ses yeux, était bien autre !

Abandonné et saccagé au moment de la Révolution, le Glandier, n’était en réalité qu’un ancien monastère, que la famille Lafarge avait acquis en 1817. Demeure austère au milieu de nulle part, sans aucun voisin à des lieues environnantes.....

Le découragement saisit d’autant plus Marie Fortunée lorsqu’elle entra dans cette demeure sans cœur et sans chaleur. Une succession de pièces froides et tristes, d’une grande saleté, délabrées et démeublées. Marie Fortunée se sentit trahie, trompée.

Adieu parc, jardins fleuris, balades à cheval, réceptions grandioses.......
Comment allait-elle pouvoir vivre dans un pareil taudis ?
Non, ce n’était pas possible !

L’accablement se mut rapidement en révolte, elle alla s’enfermer dans la chambre qui avait été préparée pour le jeune couple, prit une feuille, un encrier et une plume et se mit à écrire......


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..............  à  suivre ..................

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