mercredi 23 décembre 2020

Arrête de rabâcher !

 

 


Vers 1611, on disait d’ailleurs « rabascher ».

Normal, le « S » fut comme dans beaucoup de mots, remplacé par un accent circonflexe posé au- dessus de la voyelle le précédant.

 

« Rabâcher », ce verbe provient donc de l’ancien français « rabaster »,  employé pour : faire du vacarme.

L’ancien provençal utilisait « rabastar » pour « se quereller » qui donna le mot « rabastas »- (querelle).

 

On ne se querelle jamais, ou alors très peu souvent, sans faire du vacarme. Tout dépend, évidemment, du degré de la querelle.

 

Depuis 1735, ce verbe prit sa forme orthographique actuelle de « rabâcher ».

 

Tout en gardant le sens de querelle, en 1876, l’usage du mot passa dans le vocabulaire de la vénerie désignant les cris continuels en arrière de la meute.

 

Peu à peu, le mot s’employa au quotidien pour : redire constamment la même chose de manière lassante (comme les cris répétitifs lors des chasses), et, par extension, à partir de 1913 environ, il prit le sens de : répéter, refaire, sans conviction la même chose.

 

Voyons maintenant les dérivés de ce verbe, à travers les siècles :

·         1611 – un rabâchement : tapage.

·         1735 – un rabâchage : propos rabâché.

·         1740 - un rabâcheur (euse) : nom ou adjectif – celui qui rabâche.

·         1760 – une rabâcherie : mot vieilli ayant laissé place à rabâchage.

 

Alors …..

Un rabâcheur rabâche sans cesse des rabâcheries, à longueur de temps. Ce rabâcheur va finir par faire un tel rabâchement qu’il va y avoir « rabastas » dans le voisinage.

 

Bon. Cette phrase va me faire passer pour une rabâcheuse.

Mais non, relisez-la. Bien qu’alambiquée, elle est parfaitement claire. Non ?

 

 

 

Pour cette petite histoire autour d’un mot,

Je me suis aidée du

« Dictionnaire historique de la langue française » Le Robert

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