mercredi 23 décembre 2020

HISTOIRE VRAIE – DANS CETTE PREMIERE MOITIE DE XIXème SIECLE

 


 

Louis Vergnault, marchand de bière à Niort

 

Chapitre 5

 

Toute la journée, du 17 septembre 1857, Louis Vergnault avait pensé à la manière d’en finir avec son épouse. Il fit et refit, en pensée, le scénario de son triste dessein.

« Ce soir. Ce sera ce soir !! »

Il était déterminé.

Rien ni personne ne pourrait, à présent, mettre obstacle à cette décision qu’il mûrissait depuis des mois.

 

Vers 18 heures, après avoir été prendre une hache dans le hangar, il entra en catimini dans la chambre où son épouse, Suzanne Sadran, s’appliquait à coudre un gant. Penchée sur son ouvrage, elle tournait le dos à la porte de la pièce.

Suzanne n’entendit ni ne vit son mari approcher.

 

Soudain, elle sentit une forte douleur sur la nuque. Elle eut malgré tout la force de se lever et de se retourner.

La bouche ouverte, les yeux exorbités, en apercevant son agresseur, la pauvre gantière  vacilla et tomba sur le sol, au moment où  Louis Vergnault lui assénait un nouveau coup de hache sur le crâne en hurlant :

«  C’est aujourd’hui qu’il faut mourir !! »

 

Le sang avait giclé partout, mais Louis Vergnault ne semblait pas s’en apercevoir. Son acte achevé, il s’en alla tout guilleret.

 

Ce fut un voisin qui voyant la porte du logis du couple ouverte entra, prudemment, et découvrit le corps inanimé de la pauvre femme.

Un médecin fut appelé d’urgence. Le garde-champêtre vint constater les faits.

 

Pendant que l’on donnait les premiers soins à la victime, le mari-assassin s’en était allé, faire la tournée de tous les bistroquets du coin, et même au-delà.

De cabaret et cabaret, de plus en plus sous l’emprise de l’alcool, il contait, avec emphase, son acte et la mort de son épouse.

Ses pas le menèrent au village de Surimeau[1] où, affamé, il se sustenta  dans une auberge où il avait ses habitudes.

Le patron qui le connaissait bien lui demanda :

« Et ta femme, comment elle va ? »

A cela, Louis Vergnault, dans un éclat de rire, lança comme une bonne farce :

« Elle est morte, Dieu merci ! »

 

Réalité ? Réponse d’ivrogne n’ayant plus sa raison ?

Le patron, dubitatif et mal à l’aise, n’osa répliquer.

 

Le garde-champêtre de Sainte-Pezenne n’eut aucune difficulté à retrouver le meurtrier en fuite. Il lui suffit de le suivre à la trace de débit de boissons en débit de boissons.

Lors de son arrestation, Louis Vergnault ne démentit pas les accusations portées contre lui, il confessa son crime, admettant qu’il y pensait depuis bien longtemps.

 

Au domicile du couple Vergnault, rue d’Echéré à Niort, Suzanne reprit brièvement connaissance,  juste le temps de préciser le nom de son agresseur, avant de tomber dans un coma profond.

Elle décéda le 22 septembre 1857 à deux heures du soir.

 

Louis Vergnault, sous les verrous attendait de passer en jugement, disant à qui voulait l’entendre :

« Je sais bien le sort qui m’attend, mais j’ai le cou gras, il faudra un fameux couteau pour me le couper. »

 

Quel genre d’homme était-il donc ?

 

 

A suivre....

 

 

 



[1] Village à trois ou quatre kilomètres de Niort.

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