jeudi 31 décembre 2020

HISTOIRE VRAIE – DANS CETTE PREMIERE MOITIE DE XIXème SIECLE - CHAPITRE 6

 

Louis Vergnault, marchand de bière à Niort

 

Chapitre 6

 

Dans le box des accusés de la Cour s’assises des Deux-Sèvres, en ce 9 décembre 1857[1], comparaissait devant ses juges, Louis Vergnault, pour répondre du meurtre de sa femme, Suzanne Vergnault, née Sadran.

L’accusation était soutenue par Monsieur Gelineau, procureur impérial, la défense assurée par maître Ricard, avocat.

 

Malgré les recommandations de Maître Ricard, son défenseur, de faire profils bas et montrer repentir, Louis Vergnault, tête haute se montrait provocateur et arrogant.

Il n’avait rien à perdre, se complaisait-il à répéter.

A cela, son avocat lui répondait :

« Oui, votre vie !

-          Pour ce qu’elle vaut ! avait rétorqué ironiquement le coupable, car aucun doute, il l’était ayant lui-même avoué son crime.

 

Aujourd’hui, dans cette enceinte de justice, il n’y avait donc pas à prouver la culpabilité, mais uniquement à établir un verdict et statuer sur la condamnation.

 

 Un procès devant, malgré tout, préciser l’identité de l’inculpé et de la victime, rappeler les actes et les circonstances des faits, quelques témoins furent appelés à la barre.

Aucun témoignage de fut en faveur de Louis Vergnault, qualifié de violent et de boit-sans-soif.

L’alcool ! Assurément déclencheur du drame, car, ivre du matin au soir, Louis répondait agressivement aux remarques de son épouse.

L’alcool ! Il menait le ménage à la ruine. Au moment du meurtre, il n’y avait pas un sou dans la demeure du couple.

 

Le chirurgien, le docteur Fontaut, ayant prodigué les premiers soins à Suzanne Sadran, vint également déposer.

Il expliqua, preuve à l’appui, car comme pièce à conviction, il avait apporté, avec lui, le crâne de la victime, comment les coups avaient été portés et le détail des blessures ayant entraîné la mort.

Si, à la vue de la tête de son épouse, Louis ne réagit pas, absorbé par l’exposé du chirurgien, quelques exclamations étouffées parcoururent la salle d’audience.

 

 

Les jurés ne mirent pas longtemps à délibérer.

La sentence tomba, moins lourde que prévue.

Alors que l’assemblée, venue assister au procès, attendait la peine capitale, pour meurtre avec préméditation, le coupable obtint « les circonstances atténuantes ».

 

Pourquoi ?

Peut-être en raison de ses nombreuses années au service de la France.

Peut-être parce qu’il était sous l’emprise continuelle de l’alcool.

 

Peu importait, mais il restait en vie, condamné  seulement à :

Une peine aux travaux forcés à perpétuité.

 

Etait-ce réellement mieux ?

 

Louis Vergnault passa quelques mois dans une geôle jusqu’à son embarcation sur le bateau « la Seine », voguant vers Cayenne où il débarqua avec d’autres bagnards, le 11 juin 1858.

 

  

A suivre....

 

 



[1] Informations trouvées dans : Le Pays, journal des volontés de France du 7 janvier 1858.

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