mercredi 1 mars 2023

Un pépin dans le parapluie......

 




Pépin est un mot argotique apparu vers 1847, mais d’origine obscure.

Plusieurs hypothèses toutefois.

 

Ce mot viendrait du nom de l’un des personnages du vaudeville « Romainville ou la promenade du dimanche », créé au théâtre des variétés en 1807.

Dans cette comédie, le personnage principal, Monsieur Pépin, entre en scène avec un énorme parapluie.



 

« Romainville, ou la promenade du dimanche », un vaudeville grivois poissard et villageois, en un acte, comme annoncé sur la couverture du livret, mais qui n’est en fait qu’une farce bien plaisante. Ecrit par  Charles-Augustin Bassompierre du Sewrin (9 octobre 1771 à Metz – 22 avril 1853 à Paris. Auteur dramatique et goguettier. Librettiste de Boieldieu, Chérubini....), il fut créé, au Théâtre des Variétés, Boulevard Montmartre, à Paris, le 30 Novembre 1807.

Qui était le personnage principal de cette pièce de théâtre, Monsieur Pépin ?

Un personnage très caricaturé, ce M. Pépin.

Une tournure et un costume ridicule. Un caractère faible devant son épouse, une maîtresse femme, à qui il n’ose s’opposer. Ce couple, un tantinet en marge, a un enfant, un fils, Coco Pépin qui, lui, ne se déplace qu’avec, dans les bras, un énorme Polichinelle.

Des situations de la vie quotidienne qui tournent en ridicule.....

 

 

Il se pourrait également que ce mot vienne de l’un des accusés du procès Fieschi, en 1836, mais aucun parapluie dans la salle d’audience.

 

 

Le 28 juillet 1835, le roi Louis-Philippe, accompagné de ses trois fils, passant en revue la garde nationale, fut victime d’un attentat.

Si cet attentat fit dix-huit morts et vingt-deux blessés, le roi ne fut pas atteint.

 

Les auteurs de cet acte furent très vite arrêtés. Il s’agissait de  Guiseppe Marco Fieschi,  Théodore Pépin, Pierre Morey et un nommé Boirreau.

Emprisonnés plusieurs mois à la Conciergerie avant d’être transférés à la prison du Luxembourg, leur procès dura du 30 janvier au 15 février 1836. Procès qui s’acheva par  les condamnations suivantes :

·         Fieschi, Morey et Pépin : la peine de mort.

·         Boirreau : vingt ans de détention.

 

La sentence fut exécutée le 19 février 1836 à Paris, devant environ 25 000 spectateurs. 

 

Pépin désigne donc un parapluie, celui certainement de Monsieur Pépin, celui du théâtre.

Un pépin qui fut également nommé pébroque ou pébroc, en 1907.

Un pébroque ?

Ce mot argotique qui désignait aussi un alibi, un prétexte, enfin quelque chose qui protège, tout comme un parapluie qui, lui, protège de la pluie.

 

Un  pépin est également le mot désignant un ennui, un problème et parfois un peu plus... si on pense à la fin tragique de Théodore Pépin, un des complices de Fieschi, qui a, assurément, eu un gros pépin, puisque suite à son jugement, il a été guillotiné.

 

Pour cette petite histoire autour d’un mot,

Je me suis aidée du

« Dictionnaire historique de la langue française » Le Robert

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