Condamné aux travaux forcés à
perpétuité le 11 mai 1877 par la Cour d’assises de Seine-Inférieure, Adolphe
Émil Fez fut transféré de la prison de Bonne-Nouvelle Rouen-Saint-Sever à
Saint-Martin-de-Ré. De là, il embarqua pour la Nouvelle-Calédonie. Il mit
pieds, après le voyage, sur l’île Nou où il devait purger sa peine.
Comme beaucoup de bagnards,
Adolphe Émil Fez eut du mal à supporter le climat. Une chaleur lourde et des
insectes, beaucoup d’insectes !
Il mourut le 3 janvier 1879 de diarrhée chronique, comme il est indiqué
sur sa fiche matricule.
Fiche de bagne – n° matricule 9598
Adolphe Émil Fez
Fils de Pierre et Sophie Françoise Pichot
Né à Courtemanche le 13 novembre 1846
30 ans
Cultivateur
Condamné le 11 mai 1877 par les
assises de Seine-Inférieure à Rouen, pour 2 homicides volontaires aux travaux
forcés à perpétuité, sans pourvoi.
1.65 m – cheveux et sourcils
blonds - yeux gris – nez long – bouche moyenne – menton pointu – teint coloré.
Infirme au bras gauche.
Veuf de Marcelline Augustine Bâton – deux enfants – catholique.
Sait lire et écrire.
Métier exercé au bagne : effilocheur.
Décédé à l’île Nou, le 3 janvier 1879. Diarrhée chronique.
Le couple Fez avait eu deux
garçons.
Que sont-ils devenus après le
décès de leur mère et l’incarcération de leur père ?
Sans doute ont-ils été recueillis
par leurs grands-parents paternels ou maternels, mais peu probable en raison de
leur date de décès.
Grands-parents paternels :
·
Pierre Fez, né le 29 avril 1807, décédé
le 2 janvier 1878, une année avant la mort de son fils Adolphe
Émil.
·
Françoise
Sophie Pichot
épouse Fez, née en 1817, décédée le 30 janvier 1889. Cette
aïeule a assurément été présente auprès
de ses petits-fils.
Grands-parents
maternels :
·
Félix
Victor BATON, né
le 1er juin 1815, décédé après 1867.
Alors, un oncle ou une tante,
frère ou sœur de l’un de leurs parents qui a bien voulu se charger de leur
éducation. La réponse apparaîtra un peu plus tard au cours de la lecture des
documents.
Revenons sur les deux garçons.
Adolphe Gilbert Fez a vu le jour le 18 septembre
1868 à Courdemanche.
Il s’est marié le 4 mars 1905 à
Pin-la-Garenne avec Maria Albertine Pascaline Gouin.
Le couple a eu de nombreux
enfants. Huit identifiés dont des jumeaux, Émilien et Louise nés le 24 avril
1909 et qui n’ont vécu que quelques heures.
Voici sa fiche militaire :
Classe 1888 – Evreux – n° matricule 597
Adolphe Gilbert Fez
Domestique de ferme en 1888
Cheveux et sourcils châtains – 1.73 m – cicatrice (sans aucune autre mention) – instruction 2.
Domicilié à Courdemanche en 1888
Parents décédés – tuteur Honoré Mohier – Courdemanche. (et voici la réponse !)
1888 – dispensé : aîné d’orphelins
1889 – ajourné
Appelé le 11 novembre 1890 – 74ème régiment d’infanterie.
Envoyé dans la disponibilité le 11 mars 1891.
Mobilisé le 4 novembre 1914 – 18ème régiment d’infanterie.
Renvoyé dans ses foyers le 12 janvier 1915.
Divers domiciles :
27 avril 1908 : Pin-la-Garenne (Alençon) hameau de la Queuterie.
Adolphe Gilbert Fez décéda le 13
mai 1932.
Émilien Marcellin Fez est né à Courdemanche le 6
juillet 1870
Sa fiche militaire donne les
renseignements suivants :
Classe 1890 – n° matricule 376
Émilien Marcellin Fez
Domestique de ferme en 1890
Cheveux et yeux châtains – 1.62 m – instruction 3 (sait lire – écrire et compter)
Domicilié à Courdemanche
Tuteur à Courdemanche ( le nom du
tuteur n’est pas mentionné )
Appelé le 12 novembre 1891
Dans la réserve à compter du 27 septembre 1894.
Divers domiciles :
15 janvier 1897 : Illiers-l’Evêque (27)
Décédé le 28 mars 1899 à Nonancourt.
Autre renseignement concernant Émilien
Marcellin :
·
Marié le 30 avril
1895 à Marcilly-la-Campagne (27) avec Marie Angéline Dupuis.
Revenons sur le tuteur :
Honoré Mohier demeurant à Courdemanche.
Louis Honoré Mohier, né le 8
avril 1851, époux d’Émilienne Alphonsine Fez, née le 8 octobre 1852, sœur
d’Adolphe Émil Fez et donc oncle et tante des deux orphelins.
Louis Honoré Mohier et Emilienne
Alphonsine Fez s’étaient mariés le 27 février 1873.
Cette histoire s’achève.....
À la semaine prochaine pour un
autre dossier.
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