Une enquête fut diligentée et les familiers de la jeune femme furent entendus.
Madeleine
Langlois expliqua que la veille au soir, elle avait dîné avec Marie Anne
Marguerite Langlois. Leur cousin Louis
Langlois[1] avait
partagé leur repas.
Elle
précisa que le matin du drame, elle avait été réveillée par le petit Jacques
Seney qui appelait sa maman, sans que celle-ci ne lui réponde. Alors, elle
s’était levée pour voir l’enfant, et elle s’était rendu compte de l’absence de la
jeune mère. Elle était sortie alors, et avait aperçu le voisin qui lui avait
montré les sabots, là, prés du puits.
Louis
Langlois confirma les dires de sa cousine.
Marie Anne Marguerite Langlois, fille de Jacques Langlois et d'Anne Marguerite Saunier, est décédée le 25 ventose an XI (15 mars 1803), en tombant dans le puits dans la cour de son domicile.
Le
juge de Paix du Canton de Gaillon, Jean François Delamotte, conclut à un
accident, en raison de l’absence de blessure sur le corps de la défunte, et de traces de lutte près du puits.
D’autres,
par contre, septiques, doutèrent fortement, car on entendit dans le
bourg :
« C’est
point normal, ça j’ vous l’ dit. I’ d’vait s’marier ! Mais, c’est que
l’Jacques, i’ fricotte pas avec une jeunette de Venables ? Il avait
accepté l’mariage pour avoir la paix, ça c’est sûr …… mais.......»
Mais,
vous le savez bien, n’est-ce pas, que les ragots courent, courent et racontent
tout et n’importe quoi. Alors ? !
Anne
Marguerite Saunier, épouse Langlois, elle, alla vivre chez son fils Jacques
Félix, au logis duquel elle décéda, le 12 avril 1822.
Jacques
Seney épousa, le 12 octobre 1803 à Venables, Marie Françoise Bellenger.
Était-ce
la jeune femme dont parlaient les ragots ?
Ils élevèrent le petit Jacques qui se maria le 14 mai 1824 à
Villers-sur-le-Roule, avec une demoiselle du nom de Marie Catherine Lefebvre.
Jacques
Seney père décéda le 12 juillet 1852, à Gaillon, à l’âge de soixante-quinze
ans.
Jacques
Seney fils décéda le 15 janvier 1867, à Gaillon. Il était âgé de soixante-six
ans.
Il
y eut de nombreux accidents - enfants, mais aussi adultes - par noyade, suite à une chute dans un puits.
En
effet, encore dans la première partie du XIXème siècle, la plupart
des puits ne possédaient aucune protection. Il s’agissait d’un simple trou à
fleur de terre, servant à approvisionner plusieurs habitants proches et ces
points n’étaient pas toujours protégés par une plaque de bois.
D’autre
part, la terre autour de ce point d’eau, mouillée après chaque remontée du
seau, glissante, devenait très dangereuse. Chaussés de sabots, les utilisateurs
perdaient souvent l’équilibre.
[1] Les familles Langlois, Saunier, Seney se sont unies sur plusieurs générations.
Difficile de refaire clairement l’arbre généalogique. Ce qui est certain, c’est
que le seul cousin, âgé de 31 ans au moment des faits (comme noté sur le
rapport de police) et prénommé Louis, ne peut être que le fils de Robert
Langlois (boulanger) et Marie Cécile Alline. Selon l’état civil, ce Louis avait
un frère jumeau : Dominique Borice.
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