mercredi 22 novembre 2023

La vérité se trouve-t-elle au fond du puits ? - Deuxième partie – Sera-t-on un jour ce qui s’est réellement passé ?

 


Une enquête fut diligentée et les familiers de la jeune femme furent entendus.

Madeleine Langlois expliqua que la veille au soir, elle avait dîné avec Marie Anne Marguerite Langlois. Leur cousin  Louis Langlois[1] avait partagé leur repas.

Elle précisa que le matin du drame, elle avait été réveillée par le petit Jacques Seney qui appelait sa maman, sans que celle-ci ne lui réponde. Alors, elle s’était levée pour voir l’enfant, et elle s’était rendu compte de l’absence de la jeune mère. Elle était sortie alors, et avait aperçu le voisin qui lui avait montré les sabots, là, prés du puits.

Louis Langlois confirma les dires de sa cousine.

Marie Anne Marguerite Langlois, fille de Jacques Langlois et d'Anne Marguerite Saunier,  est décédée le 25 ventose an XI (15 mars 1803),  en tombant dans le puits dans la cour de son domicile.

  

Le juge de Paix du Canton de Gaillon, Jean François Delamotte, conclut à un accident, en raison de l’absence de blessure sur le  corps de la défunte, et de  traces de lutte près du puits.

 « Pensez-donc, dirent certains, dans son état, elle a eu un vertige et hop …... »

 

D’autres, par contre, septiques, doutèrent fortement, car on entendit dans le bourg :

« C’est point normal, ça j’ vous l’ dit. I’ d’vait s’marier ! Mais, c’est que l’Jacques, i’ fricotte pas avec une jeunette de Venables ? Il avait accepté l’mariage pour avoir la paix, ça c’est sûr …… mais.......»

 

Mais, vous le savez bien, n’est-ce pas, que les ragots courent, courent et racontent tout et n’importe quoi. Alors ? !

 

 Jacques Langlois ne se remit jamais de la mort de sa fille, il devait décéder, six années plus tard,  le 1er mars 1809, à l’âge de soixante-six ans.

Anne Marguerite Saunier, épouse Langlois, elle, alla vivre chez son fils Jacques Félix, au logis duquel elle décéda, le 12 avril 1822.

 

 Quant à la famille Seney :

Jacques Seney épousa, le 12 octobre 1803 à Venables, Marie Françoise Bellenger.

Était-ce la jeune femme dont parlaient les ragots ?
Ils élevèrent le petit Jacques qui se maria le 14 mai 1824 à Villers-sur-le-Roule, avec une demoiselle du nom de Marie Catherine Lefebvre.

 

Jacques Seney père décéda le 12 juillet 1852, à Gaillon, à l’âge de soixante-quinze ans.

Jacques Seney fils décéda le 15 janvier 1867, à Gaillon. Il était âgé de soixante-six ans.

 

 

Il y eut de nombreux accidents - enfants, mais aussi adultes -  par noyade, suite à une chute dans un puits.

En effet, encore dans la première partie du XIXème siècle, la plupart des puits ne possédaient aucune protection. Il s’agissait d’un simple trou à fleur de terre, servant à approvisionner plusieurs habitants proches et ces points n’étaient pas toujours protégés par une plaque de bois.

D’autre part, la terre autour de ce point d’eau, mouillée après chaque remontée du seau, glissante, devenait très dangereuse. Chaussés de sabots, les utilisateurs perdaient souvent l’équilibre.

            



[1] Les familles Langlois, Saunier, Seney  se sont unies sur plusieurs générations. Difficile de refaire clairement l’arbre généalogique. Ce qui est certain, c’est que le seul cousin, âgé de 31 ans au moment des faits (comme noté sur le rapport de police) et prénommé Louis, ne peut être que le fils de Robert Langlois (boulanger) et Marie Cécile Alline. Selon l’état civil, ce Louis avait un frère jumeau : Dominique Borice.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Merci de votre commentaire. Il sera lu avec attention.