mercredi 9 octobre 2024

Elle fut déclarée la dernière condamnée à mort pour sorcellerie.

 


Jane était veuve d’un certain Wenham. Elle vivait à Walkem dans le Hertfordshire en Angleterre.

Elle possédait un caractère un tantinet querelleur. En clair, elle ne se laissait pas intimider.

 

Un jour, un fermier des environs proféra à son encontre des accusations de sorcelleries. Aussitôt, elle attaqua ce dernier en diffamation. La pauvre femme ne reçut en dédommagement qu’un shilling et un sermon du recteur de Walkem, Rev Gardiner :

« Ma fille, lui dit-il entre autres, il serait bon d’apaiser votre caractère. Un  peu de modération ne vous ferait pas de mal ! »

De quoi se mêlait-il cet homme ?

« Puisque c’est ainsi, j’obtiendrai justice d’une autre manière ! » proféra-t-elle furieuse.

Que n’avait-elle pas dit là, devant témoins ?

 

À quelque temps de là, la servante du presbytère, Ann Thorne, tomba malade. Elle était pourtant réputée pour sa robustesse.

Et voilà qu’on chuchota que ce mal ne serait pas naturel... Il n’en fallut pas plus pour que la veuve Wenham fût montrée du doigt.

Sir Henry Chauncy, Juge de Paix local, lança un mandat d’arrêt contre la présumée coupable.

Interrogatoires, au cours desquels fut cherchée une quelconque marque dite du diable, introuvable d’ailleurs.

Autre épreuve : la prévenue dut réciter le « Notre Père », prière qu’aucune sorcière ne pouvait prononcer. Jane connaissait bien le Pater, mais, elle trébucha sur un  mot... Mauvais signe ! Très mauvais signe !

Signe diabolique.

Surtout que lors de la fouille du logement de la veuve Wenham, il fut découvert, sous son oreiller, une fiole contenant une potion.

Celle-ci ne pouvant qu’être magique, l’étau de la justice se resserra.

 

Jane Wenham fut traduite devant la cour d’assises d’Hertford, le 4 mars 1712.

De nombreux villageois témoignèrent en sa défaveur. Mais trop, c’était trop !

Le Juge était perplexe d’autant plus que certains déclarèrent avoir vu la veuve Wenham voler dans les airs.

À cette déclaration, le Juge répliqua non sans humour : « Aucune loi ne l’interdit ! »

 

Jane Wenham fut condamnée, sans doute pour satisfaire à la superstition des habitants du village, mais pour sa sécurité, il lui fut attribué une résidence éloignée de Walkem où elle vécut ses dernières années avec pour seules visites celles de l’évêque Francis Hutchinson[1].

 

Jane veuve Wenham décéda en 1730, elle repose à Hertingfordbury dans une tombe anonyme.

 



[1] Francis Hutchinson (2 janvier 1660 – 1739).

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