mercredi 15 mai 2019

HISTOIRE VRAIE - AU DEBUT DU XXEME SIECLE



Œil pour œil !
Ou
Là où intervint ENCORE un tire-bouchon    



Chapitre 5

La rééducation fut longue et pénible. Déséquilibré par une jambe plus faible, déstabilisé par une demi-vision, Joseph Marius possédait, à présent, une marche hésitante et traînante, cherchant sans cesse un appui, mains en avant.
Sans parlant de son visage qu’il avait bien du mal à reconnaître dans le miroir, et qui semblait porter, ainsi habillé d’un bandeau noir, le deuil des années d’avant cette foutue guerre.

Le moment arriva où il put, non sans appréhension regagner son domicile.
Reprendre une vie conjugale allait-il être possible ?

Contre toute attente, Marie-louise  se montra fort attentionnée.
Afin que son époux reprenne de la vitalité et de la joie de vivre, elle consulta de nombreux médecins. Elle s’investit même énormément... Trop au goût de Joseph Marius.
Mais, reconnaissant de ne pas avoir été rejeté en raison de son handicap, il était prêt à fermer les yeux (si je peux dire), sur les petites infidélités de son épouse.
Ce qu’il voulait, lui, le « miraculé des tranchées », c’était reprendre une vie dite normale, dans le calme et la sérénité et pouvoir retravailler afin de gagner dignement la vie de sa famille, ce qu’il fit rapidement, au service comptable chez son ancien employeur.

Mais, peu à peu, les reproches reprirent, cycliquement.
Marie-Louise se plaignait de la vie morne qu’elle menait. Et bien évidemment tous les maux dont elle souffrait provenaient de son époux.
Elle était bien mal récompensée des soins qu’elle lui prodiguait depuis le jour de son retour, des soucis que son état de santé lui causait, et des démarches auprès de divers médecins afin de trouver celui qui pourrait le soulager.
Elle se plaignait, Marie-Louise, à qui voulait l’entendre, et dans tout le quartier, chacune était au courant de ses malheurs, comme si, en cette période de guerre, elle était la seule à en avoir.
Certaines pensaient toutefois :
« Elle, au moins, elle n’est pas veuve, alors de quoi se plaint-elle ? » 

Instable, colérique, cherchant toujours à attirer l’attention sur soi, Marie Louise faisait la pluie et le beau temps au foyer conjugal où l’orage éclatait bien trop souvent.

En 1922, une nouvelle naissance[1] s’annonça. La grossesse n’arrangea pas le caractère ombrageux de la future maman. Joseph Marius essayait pourtant de calmer l’atmosphère volcanique, en se montrant attentionné.
Rien n’allait plus, le couple se sépara une première, puis une seconde fois, mais toujours se reformait sans jamais trouver un équilibre calme et tranquille.

En juillet 1926, Marie Louise qui affichait au grand jour la liaison qu’elle entretenait avec un médecin, avait quitté le foyer en juillet. Pour revenir trois mois plus tard.
Nouveau départ ? Le couple quitta alors son domicile  rue de Malte à Paris pour s’installer à Nogent-sur-Marne, rue Edmond Vitry.




Mais rien ne changea.
Joseph Marius acceptait cette vie de misère affective pour ses deux garçons qu’il chérissait, mais harcelé par les reproches et vexations incessants de la part de son épouse névrosée et infidèle, il n’en pouvait plus. Plusieurs fois, il envisagea de se donner la mort, allant même jusqu’à faire l’acquisition d’un pistolet, mais chaque fois qu’il prenait l’arme dans ses mains, il pensait à ses garçons, seuls liens qui le retenaient sur la terre.




[1] Aucune information sur cet enfant si ce n’est que c’était un petit garçon.

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