Des intempéries et catastrophes naturelles,
il y en eut de tout
temps.....

La journée s’annonçait belle, pourtant. Une agréable journée de début
d’été.
Mais, vers les quatre heures après-midi, le temps changea.
D’abord, quelques éclairs fendirent le ciel assombri tout à coup, puis
la déflagration du tonnerre.
« Un simple orage, pensa-t-on, rien de plus. »
Mais ce n’était que les prémices d’une suite presque irréelle.

Vers les 6 heures, le temps sembla s’éclaircir.
Le danger s’était-il éloigné ?
Cette pensée faisait preuve d’un optimiste exagéré, car de forts coups
de vent ramenèrent l’orage dont l’intensité s’était décuplée, sur la ville.
Un vrai déluge !
L’eau déversée du ciel dévala en avalanche des plateaux du Neubourg et
de Bourgtheroulde, empruntant les rues, dévastant les rues. Les premières
touchées, les rues de Bourtheroulde et du Thuit-Anger, la rue de l’hospice
également et celles de la République, de la Nation..... Partout !

Tout l’ouest de la ville donnait un spectacle effrayant.
Dans les quartiers, les habitants, impuissants, s’étaient réfugiés au
premier étage des maisons, et par les fenêtres ouvertes, regardaient, incrédules,
ce désastre apocalyptique qui dura plus de deux heures.
Deux heures pendant lesquelles chacun se demandait quand cela
s’arrêtera. Oui, quand ?
L’ouest de la ville ravagé, mais il en fut de même à l’autre extrémité
d’Elbeuf-sur-Seine. L’eau, provenant de la vallée de la Saussaye envahit le
chemin de la Saussaye et la rue Victor Hugo.
La force du courant emporta le mur d’enceinte de la ferme Benoit. La
brèche ouverte, l’étable fut submergée, une des vaches périe, emportée par le
flot.
Cette masse mouvante de boue et de gravats envahit la voie de chemin
de fer jusqu’à la gare d’Elbeuf-ville. Les trains venant de Louviers furent
bloqués. Il fallut l’aide de soixante soldats pour déblayer la voie qui ne fut
opérationnelle qu’à minuit passé.
Pendant ce temps, six pompes de la compagnie de Sapeurs Pompiers,
mises en action, commençaient leur travail de nettoyages des maisons, caves,
sous-sol..... Certains immeubles ébranlés par ce monstrueux torrent menaçant
ruine, il était urgent de mettre en sécurité les quartiers les plus sinistrés.
Pas de paresseux. Chacun remontait ses manches. L’entraide était de
mise. La vie de la ville dépendait de la bonne volonté de tous.
Pour comble de malheur, pendant ce terrible épisode, la foudre tomba
sur la filature Alloend-Bessand, rue Victor Hugo à Caudebec-les-Elbeuf,
provoquant un incendie.

Un bilan fut établi afin de
déterminer le montant des dégâts. Le chiffre de deux millions de francs fut
annoncé, mais il s’avéra par la suite que cette somme avait été sous-estimée.
Texte écrit à partir d’un article découvert
dans « le journal de Rouen », en date du 1er juillet 1908.
Illustrations : « Mémoire en
Images » - Elbeuf- Des évènements et des hommes – tome 2 de Pierre
Largesse – Editions Alan Sutton – septembre 2006
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