mercredi 31 juillet 2019

HISTOIRE VRAIE – DANS LE PARIS DE 1901



1902 – un début d’année terriblement chaud !

Deuxième partie
 
La voiture fit demi-tour, direction en urgence à l’hôpital Tenon.
Ce fut ensuite une succession d’arrestations opérées par les agents de la sûreté.
C’en était trop, il fallait remettre un peu d’ordre dans cette escalade de violence !


18 janvier 1902 - 11 heures du matin – au 15 rue de Belleville dans une chambre meublée.
Interpellation de Maurice Ponsard, dit le Rouquin, âgé de dix-neuf ans, membre de la bande de la Courtille (celle à Manda).
Dans cette misérable chambre sans confort, se trouvait, avec lui, Henriette Minouflet, dite la Môme de la Courtille, sa maîtresse, âgée de vingt-cinq ans.
Le Rouquin, gisant sur la misérable paillasse du lit, semblait bien mal en point. Il avait, lors de l’attaque de la rue du Bagnolet, reçu deux balles dans un bras. La plaie s’était infectée. Pas beau à voir !

Ce même jour, 18 janvier 1902, à la même adresse, dans une chambre contiguë, Louis Lechopier, « le Grand Louis ». Sans cette arrestation, cet homme serait mort des suites de l’horrible blessure qu’il avait reçue, un coup de poignard dans le dos. Atteint aux poumons, il souffrait d’une pleurésie.


Les deux individus furent dirigés vers l’hôpital Tenon qui devint pendant un temps l’annexe d’un grand nombre des membres des deux bandes ennemies, unis dans la souffrance, qui malgré leurs blessures nourrissaient toujours une forte haine réciproque et attendaient, avec impatience, leur guérison pour reprendre les hostilités.

A l’hôpital, alors qu’il était au plus mal, Leca eut la visite de son père. Malgré son grand affaiblissement, bien qu’il fût entre la vie et la mort, il n’eut que des paroles de vengeance :
« C’est Manda qui m’a tué............... c’est lui qui le 5 janvier m’avait tiré deux coups de revolver....................  c’est également lui qui m’a poignardé.........père, venge-moi. »


9 février 1902. Sur un mandat d’amener, signé par Monsieur Le Poittevin, deux inspecteurs de l’équipe de Monsieur Cochefert se sont rendus au domicile d’Amélie Elie, afin de l’arrêter. Ce ne fut pas sans cri que la jeune femme fut embarquée.
Pourquoi l’arrêtait-on ?
Quels motifs ?
Elle criait, hurlait même, son innocence.
Le juge souhaitait, tout simplement l’entendre, rien de plus.
Elle avait été témoin de la quasi-totalité des heurts entre les bandes adverses, et de plus, tout ce raffut, tout ce sang qui coulait, n’était-ce pas elle qui en été la raison ?
Bien évidemment, elle ne pouvait être accusée de tentative de meurtre sur les personnes de Erst et Leca. Chacun pouvait témoigner qu’elle était aux petits soins de ce dernier, son amant en titre, fort éprise qu’elle était de lui.
Mais n’avait-elle pas eu une existence commune avec Joseph Pleigneur dit Manda, à une époque où celui-ci trempait dans des affaires plus que douteuses ?
« J’ suis pas au courant d’ tout ça, moi ! vociféra la jeune femme, j’ suis innocente ! Et pis les affaires à Manda, ça me r’gardait pas ! »
Certes, mais la demoiselle Elie n’était pas irréprochable, même en ne prenant pas en compte son métier de gagneuse, elle avait tout de même écopée, par la 9ème chambre correctionnelle de la Seine, d’une condamnation de quinze jours de prison pour vol.
« C’était y a longtemps ! protesta-t-elle, depuis je m’ tiens à carreau ! »
Il était vrai que cette peine remontait à février 1899, époque où elle vivait avec le nommé Manda.
Alors ?!?!

Après cet entretien, le juge Le Poittevin transforma le mandat d’amener en mandat de dépôt. Il préférait, ce juge d’instruction, voir la fille Elie sous les verrous, au cas où elle se mettrait à séduire d’autres individus du même acabit que Manda et Leca.
Il ne faudrait pas qu’elle aille allumer le feu dans d’autres quartiers de Paris et de sa couronne.

Après deux jours au dépôt, n’ayant aucun motif pour la retenir plus longtemps, la justice dut remettre Amélie Elie en liberté, aussi sortit-elle de la prison de Saint-Lazare, libre comme l’air.
Louis Lechapier fut également relâché. En ce qui le concernait, aucun témoignage probant.

Les membres des deux bandes rivales s’assassinaient entre eux, mais se tenaient les coudes face à l’ordre public.

 ...........................  à suivre  ........................




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